En ce vendredi, à quelques heures du vote crucial de la Chambre des représentants sur le Plan Paulson remanié, les investisseurs du marché des changes commencent à devenir fébriles, gardant en mémoire le vote négatif de lundi. Si une nouvelle fois la Chambre des représentants venait à refuser le texte, ce serait un mauvais signal envoyé aux marchés qui attendent depuis près de quinze jours son adoption. Le Plan Paulson a notamment favorisé la reprise du dollar sur le marché des devises, après les faillites et les nationalisations forcées de certaines entreprises de Wall Street. Pour autant, les investisseurs ne sont pas dupes puisqu’ils reconnaissent que ce plan ne permettra pas de résoudre tous les problèmes et pourrait même en créer éventuellement des nouveaux.
Les craintes qui s’expriment aujourd’hui ont profité à la monnaie unique européenne, ce qui lui a permis de rompre avec six séances à la baisse, dénotant une semaine plutôt déprimée pour l’euro. Encore hier, la devise de la zone euro avait connu un plus bas depuis le 7 septembre 2007 face au dollar, en s’inscrivant à 1,3748 dollar sur le marché des changes. Cette baisse de l’euro fut la résultante des propos de Jean Claude Trichet qui a laissé entrevoir une éventuelle baisse des taux, probablement dès novembre, en raison de l’accroissement des risques pesant sur les perspectives de croissance dans la zone euro et, à rebours, de la baisse de celles pesant sur l’inflation. Comme prévu, la BCE n’a pas bougé ses taux, qui restent à 4,25%, depuis juin dernier. Dans l’attente d’une baisse des taux, la plupart des analystes considèrent que la Banque Centrale Européenne ne devrait pas, entre temps, participer à une nouvelle action concertée des banques centrales.
Enfin, le real brésilien, dont le dernier record face à la devise américaine date du 1er août, a connu hier une forte chute de 5,17% face au dollar, notamment en raison de la crise financière. En quelques semaines, le real brésilien a perdu tous les gains accumulés depuis décembre 2007.