Trois milliards de dollars. C’est le montant de la prime obtenue par John Paulson et son équipe. Un chiffre qui a de quoi faire rêver et offrir de nouvelles perspectives. Mais qui est donc John Paulson ? Simplement un trader. Mais un des meilleurs, capable d’anticiper avec justesse les mouvements du marché et de gérer son stress dans les moments de tension.
Pour le mensuel Trader Monthly, cette prime rémunère « le cran, l’instinct et la détermination à se maintenir sur des positions contraires aux autres ». Et pour cause. Dès 2006, soit bien avant que la crise des subprimes n’éclate, John Paulson a eu l’intelligence de miser sur un effondrement des produits financiers adossés aux crédits subprime. Dès l’éclatement de la bulle immobilière, en août 2007, Paulson commence à toucher la rétribution de sa persévérance. Jusqu’à obtenir le jackpot.
Paulson n’est pas le seul à avoir pressenti l’éclatement de la bulle immobilière liée aux subprimes. D’autres font parti des grands gagnants de la crise. Phil Falcone, ancien de Barclays Capital, actuel dirigeant du fonds Harbinger Capital Partners, en est. De même que Richard Perry et John Burbank. Les noms de ces inconnus n’évoquent rien mais derrière eux se dissimule une fortune énorme reposant sur des trades judicieux et prolifiques.
Peu importe où leur instinct les a conduit, les meilleurs traders de l’année 2007, travaillant pour la plupart dans des hedges funds, qui ont fait la fortune du milliardaire américain George Soros en misant en 1992 sur la sortie de la livre sterling du système monétaire européen, ont gagné en moyenne 303,6 millions de dollars. De quoi faire tourner des têtes.
Certes, tous les traders n’ont pas le profil ou la capacité de s’imposer parmi les stars du front office qui brassent des milliards pour empocher des millions. Leur profil est très recherché. Ces traders doivent entre autres avoir une formation mathématique, posséder une capacité de résistance au stress, savoir faire preuve de rapidité et de calcul face aux mouvements imprévus du marché. En France, Polytechnique, Centrale ou HEC restent des valeurs sûres pour les recruteurs. Cependant, la promotion interne est aussi parfois une voie royale pour accéder au front office comme le rappelle tristement l’ascension rapide, et la chute tout aussi rapide, de Jérôme Kerviel à la Société Générale. Pour ceux qui réussissent au front office, c’est la fortune garantie. Ils peuvent jusqu’à multiplier par deux ou trois leur rémunération de base qui est de l’ordre de 150 000 à 200 000 euros par an. Cependant, tout comme dans le football ou l’athlétisme, une telle carrière est éphémère.