En conséquence, les acteurs du marché des changes ont modifié leurs positions afin d’éviter le problème russe. En effet, le « court circuitage » du rouble est devenu très populaire depuis la fin du mois de janvier alors qu’en théorie cette période est plutôt propice à un soutien de la monnaie russe.
La chute historique du rouble est à lier aux événements politiques ukrainiens mais pas uniquement. En effet, le cours du rouble est critique depuis des mois, l’instabilité politique de l’Ukraine n’a fait qu’accélérer le processus, rien de plus. Cependant, le conflit ukrainien a poussé le rouble dans ses retranchements obligeant la banque centrale de Russie à trouver des solutions susceptibles de réduire l’inflation du pays. Toutefois, l’intensification des pressions d’amortissement du rouble pourrait compenser ces tendances peu réjouissantes. Rappelons que la cible d’inflation de la banque centrale russe se situe autour de 5%, elle est aujourd’hui de 6.1%.
Dans quelle mesure ces événements impactent-ils le marché des changes ?
Comme précisé ci-dessus, la chute du cours du rouble n’en finit plus. Aujourd’hui, on devrait assister à un rendement du Bund (obligation d’Etat allemande) en recul tout comme la paire EUR-USD à moins que le scénario de l’interruption de l’alimentation en gaz soit enterré.
Si la guerre devait survenir, les marchés développés subiront probablement une certaine volatilité mais le mal le plus important serait ressenti sur les marchés d’Europe orientale. En effet, si le conflit venait à s’intensifier, une contagion sur la dette EEMA (Europe, Moyen orient et Afrique) serait à prévoir. L’impact pourrait être encore plus important sur l’eurobond russe et les CDS qui ont déjà pâtis de la faiblesse du rouble jusqu’à aujourd’hui.
Dans la mesure où la situation politique fait grimper les prix de l’énergie, il pourrait également survenir un choc important dans les échanges concernant la Turquie et l’Afrique du Sud en particulier. Ces pays sont en effet dans une période de rééquilibrage monétaire. Enfin, les marchés moins liquides comme la Roumanie, la Géorgie ou la Biélorussie sont susceptibles d’être impactés en raison de leur proximité géographique avec le conflit ukrainien.
La semaine promet donc d’être particulièrement animée sur le marché des changes.