Aujourd’hui et demain se tiendra le Sommet européen de Bruxelles, un énième rassemblement censé trouver des solutions à la crise alors que la zone euro court un grave danger.
Sur fond de tensions franco-germaniquse, les diplomates des différents pays ont adopté jusqu’à présent une politique très habile: celle du ne “rien faire”. Force est de constater que nos politiciens incapables d’agir n’ont pas choisi la bonne méthode.
Alors que les taux obligataires ibériques et italiens frôlent les 7% pour les obligations à dix ans, la situation est devenue plus que précaire pour les deux économies du Sud. Une faillite ou une sortie de l’Espagne de la zone euro serait un véritable cataclysme pour l’Union monétaire. L’Allemagne serait aussi frappée par ce séisme et le gouvernement Merkel semble en prendre relativement conscience.
L’attentisme des gouvernements commence à exaspérer les marchés, d’autant que le couple Merkollande qui se rencontrait hier soir à Paris n’a encore une fois pas trouvé d’entente.
Seul un pacte de relance d’un montant de 130 milliards d’euros devrait voir le jour, une véritable goutte d’eau représentant à peine 1% de la production de richesse européenne. De surcroît, les investissements ne seront pas effectués dans l’immédiat mais étalés sur un an et ce plan concerne l’Union Européenne des 27 et non pas la seule zone euro.
La chancelière allemande a encore une fois montré sont désaccord avec le président français: “Moi vivante, il n’y aura pas d’Euro-bonds“. Et même si tous deux se congratulent d’avoir progressé, la situation demeure.
Il semblerait que Mr Hollande n’ait pas beaucoup plus de réussite que son prédécesseur dans les négociations avec le voisin allemand.
Il y a fort à parier que lors de ce sommet dit “crucial” comme les précédents, seul un petit mouvement de convergence s’établira et d’autres réunions auront lieu pour essayer de trouver de nouvelles solutions.
Alors que faire quand les dirigeants ne font rien? Il y a pas peut-être une solution et ce serait du côté de la BCE. L’institut d’émission devra agir, et Mario Draghi faire quelque chose pour que l’Europe puisse demeurer. Certes la politique de la BCE a toujours été non-interventionniste limitant son rôle à celui attribué par les traités. La BCE n’a vraiment pas été créée pour intervenir de quelconque manière et surtout pas pour stimuler l’économie. Un tel besoin n’a pas été imaginé lors de la conception de l’Europe, les fondateurs ont toujours pensé au bon fonctionnement et à la progression de l’Eurozone et non à ses difficultés et son démantèlement. Tous ces éléments mettent en lumière l’erreur d’une Union monétaire, les difficultés à pouvoir effectuer une politique monétaire au cas par cas. Les problèmes de l’Europe sont en partie dus à l’absence de prise des pays sur la politique monétaire.
La BCE doit comprendre l’enjeu d’une intervention et devrait peut-être se calquer sur la FED, qui rappelons le à prolonger son opération Twist. Elle doit accroître son rôle de financier comme l’a fait la FED, même si au début la banque centrale américaine à eu du mal à se plier à ces nouvelles tâches. En Europe ce sera plus difficile étant donné que la banque agit sous des restrictions légales fortes.
La BCE dispose d’outils pour agir et doit en prendre conscience alors que la récession et le chômage font rage au sein de l’Eurozone.
Certes, des programmes ont été mis en place mais ils n’ont pas été concluants, sans doute pas les bonnes démarches. Aujourd’hui la nécessité est vraiment d’assurer le solvabilité de l’Italie et de l’Espagne dont une faillite entraînerait la chute de l’Europe. La BCE pourrait garantir la solvabilité des deux pays en se positionnant en tant que prêteur en dernier ressort. Elle doit redonner confiance aux créanciers, car assurer la liquidité ne peut faire en aucun cas face à l’insolvabilité.
L’histoire et les grands économistes ont montré l’importance de la politique monétaire, elle recèle d’outils permettant aux Etats de faire face aux problèmes. Il semblerait que les fondateurs de l’Europe ne se soient pas astreints à envisager les crises, les moments ou cela irait mal. La BCE ne peut agir convenablement ni adapter sa politique à chacun des 17 pays de l’Eurozone. Une monnaie unique était donc un erreur, la preuve le système menace de s’effondrer dix ans peine après sa construction.
Les gouvernements impuissants et surtout inactifs pour le moment arriveront-ils à préserver l’Europe?
Des réformes concrète sont attendues de la part des Etats comme de la BCE, ce n’est qu’à ce prix que l’Union monétaire pourra perdurer.
Si rien n’est fait l’Europe effondrera. Et si c’était ça la véritable solution?