Le document divulgué est un courrier signé par le ministre des Finances Giordani et le président de la banque centrale Merentes demandant au président son autorisation pour effectuer cette opération, mettant un terme ainsi à une pratique en vigueur depuis plus de 70 ans.
En effet, historiquement, les réserves de change du pays étaient placées en Suisse, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni et constituées de mark allemand (remplacé depuis par l’euro), de livre sterling, de franc suisse et de dollar américain.
Parallèlement, le gouvernement a aussi demandé le transfert de ses réserves d’or à l’étranger, soit 200 tonnes d’or, à la banque centrale vénézuélienne.
La décision du gouvernement Chavez n’est pas rationnelle et ne répond pas à une logique économique et financière qui veut que trois critères décident du choix de placement des réserves internationales, à savoir la rentabilité, la sécurité et la liquidité.
Cet acte, qui est surtout politique et s’inscrit dans la rhétorique anti-impérialiste du président vénézuélien, va conduire à placer les réserves du pays dans des pays en développement jugés moins sûrs et incapables de gérer de telles réserves pour un tiers.
Surtout, le risque le plus probable est que ces réserves soient partiellement ou intégralement placées dans des devises comme le rouble russe ou le yuan chinois qui ne font pas l’object d’un flottement total des changes et d’une assise internationale comme le dollar américain.
Enfin, Caracas envoie un très mauvais signal aux marchés internationaux alors que le pays s’endette de manière très rapide. Selon certains spécialistes, l’envoi de réserves internationales du pays en Chine pourrait constituer un gage de bonne volonté alors que Pékin s’inquiète des capacités de remboursement de la dette de 28 milliards de dollars que le Vénézuéla a contracté pour financer les programmes sociaux populistes du socialisme bolivarien.