De tels propos, tenus par le gouverneur de la Banque de France, pourraient prêter à sourire alors que l’inflation vient d’atteindre pour le mois de mai un record historique, s’établissant à 3,6%, et que le moral des consommateurs de la zone euro est en berne, comme l’a prouvé le baromètre GfK. La situation de la BCE, qui a fêté ce week-end son dixième anniversaire, n’est pas confortable.
L’annonce d’une décélération de l’inflation le mois précédent et d’un bon trimestre pour l’économie allemande avait réussi à conforter la place de choix de la monnaie unique européenne sur le marché des changes. Cependant, les dernières statistiques montrent une détérioration de la situation dans la zone euro ce qui a ralenti la progression de l’euro.
Pour autant, comme l’a rappelé le gouverneur de la Banque de France, l’état de l’économie de la zone euro est nettement plus enviable que l’état de l’économie américaine. Même si durant la semaine écoulée, le dollar a repris des couleurs sur le marché des changes, il soutient que les fondamentaux de l’économie américaine sont moins bons.
En effet, il a raison. Le dollar a surtout profité de statistiques moins mauvaises que prévu, en particulier celle concernant les commandes de biens durables pour le mois d’avril. Pour autant, la situation est toujours délicate pour la Fed qui doit traiter avec un ralentissement économique doublé d’une hausse de l’inflation.
Dans de telles conditions, la plupart des analystes s’accordent sur le fait que l’institut américain va proposer prochainement une pause et anticipent désormais un éventuel relèvement des taux avant la fin de l’année afin de lutter plus efficacement contre les tensions inflationnistes. De tels propos ont d’ailleurs été confirmés par le président de la Réserve Fédérale de Dallas, Richard Fisher.
Sur le court terme, la progression de l’inflation devrait certainement bénéficier à la monnaie unique européenne et au dollar australien comme nous l’avions déjà annoncé en début de semaine. Que ce soit la BCE ou la banque centrale australienne, ces deux instituts sont plus aptes, de par leur politique centrée sur l’inflation, à lutter contre la hausse des prix.
La hausse des prix est largement imputable à la hausse du cours du pétrole. Afin d’en réduire l’impact, la France a d’ailleurs proposé à ses partenaires européens de plafonner la TVA sur les produits pétroliers. Enfin, l’enquête diligentée par la Commodity Trading Commission portant sur une éventuelle manipulation des prix du pétrole sur les marchés américains pourrait avoir un impact sur le cours de l’or noir. En effet, de tels soupçons sont légitimes quand on sait que depuis le début de l’année, le prix du baril s’est apprécié de près de 35 dollars à New York.