Le marché des changes n’émettait aucun doute sur l’éventualité d’une hausse des taux, la première depuis le 6 juin 2007, par la BCE. Pour preuve, dans l’attente de l’annonce du relèvement, les valeurs refuge ont connu un franc succès.
Cependant, le marché des changes ne s’attendait pas à ce que Jean Claude Trichet adopte un ton moins haussier que prévu lors de sa traditionnelle conférence de presse à 14h30, heure de Paris. En effet, en l’espace de quelques minutes, il a fait s’envoler, du moins pour l’instant, la perspective d’un nouveau relèvement au cours de l’été.
Par ailleurs, en décidant une augmentation de seulement un quart de points, Jean Claude Trichet a prouvé qu’il essaie de ménager la chèvre et le chou. Bien que sa préoccupation première reste la lutte contre l’inflation, en vertu du mandat qui lui fut dévolu, la BCE essaie en même temps de préserver les perspectives de croissance dans la zone euro.
Peu après l’annonce de la décision, l’euro s’affichait relativement stable sur le marché des changes avant de chuter à 1,5793 dollar suite à l’annonce des chiffres du chômage aux Etats-Unis. Contrairement aux attentes, les chiffres ne sont pas si mauvais que prévu car ils sont ressortis à peine supérieurs aux prévisions.
Concernant les autres devises, la livre sterling est toujours très faible sur le Forex. Elle a connu hier une baisse considérable en réponse à la chute des valeurs adossées à l’immobilier et après que le groupe britannique Marks and Spencer ait émis une alerte sur bénéfices.
Enfin, le dollar australien est toujours sur la pente ascendante après avoir connu hier une nouvelle hausse face à l’euro et au dollar sous l’effet d’une croissance considérable des ventes de détail en Australie.
Evolution des taux d’intérêt de la zone euro depuis 1999 :
http://www.ecb.eu/stats/monetary/rates/html/index.en.html