A la suite des spéculations entourant l’avenir des deux géants du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac, la monnaie unique européenne avait clôturé la séance de vendredi en se rapprochant du seuil de 1,60 dollar.
Durant tout le week-end, les spéculations sont allées bon train, entraînées par l’actualité aux Etats-Unis qui aurait pu laisser envisager un début de semaine en berne pour la devise américaine sur le marché des changes.
En effet, la crise des subprimes continue à faire des ravages outre-atlantique comme l’a prouvé la faillite de la banque californienne Indymac, l’un des plus gros prêteurs hypothécaires américains. Plus importante faillite dans le secteur bancaire jamais survenue en 24 ans, le groupe californien a été mis sous tutelle par les autorités américaines. L’administration Bush a dû agir sur tous les fronts ce week-end en se portant également au secours de Fannie Mae et Freddie Mac, dont les actions ont été particulièrement chahutées à la bourse de New York vendredi.
Dimanche, Henry Paulson a annoncé l’augmentation temporaire de la ligne de crédit allouée aux deux sociétés et la possibilité de l’acquisition par le gouvernement américain des titres des deux sociétés. En effet, aujourd’hui est une échéance cruciale pour Freddie Mac qui doit lever 3 milliards de dollars en financement à court terme. Parallèlement, la Fed a confirmé que les deux groupes pourront accéder à ses refinancements.
Depuis l’affaire Bear Stearns sous l’égide de la Fed, les autorités américaines ont prouvé qu’elles n’étaient aucunement disposées à laisser faire faillite un des acteurs clés du système économique et financier américain. Cette volonté inébranlable a au moins pour effet de rassurer les investisseurs qui voient dans le gouvernement fédéral un appui solide. Cette confiance dans l’action du gouvernement permet au dollar de résister plutôt bien à de tels mouvements comme le prouve ce matin la baisse de l’euro face au dollar.
Cependant, il faudra rester très attentif aujourd’hui quant à l’évolution du marché des changes et notamment s’attarder en fin de semaine sur les résultats du deuxième semestre des principales banques américaines.