Dans un contexte de détérioration de la situation dans la zone euro, la monnaie unique européenne s’est inscrite en baisse hier face au dollar et au yen. En effet, l’annonce d’une chute plus accentuée que prévu des commandes industrielles pour le mois de mai a plombé l’euro qui évolue en ce jeudi matin sous le seuil de 1,57 dollar et aux environs de 169,24 yens sur le marché des changes.
Par ailleurs, la baisse de la devise de la zone euro fut accentuée par l’optimisme retrouvé des investisseurs concernant la situation économique outre-atlantique. Alors que la perspective d’une nouvelle hausse des taux par la BCE s’éloigne, du fait de la baisse de 3,5% des commandes industrielles par rapport au mois d’avril, les rumeurs concernant une éventuelle hausse des taux par la Fed ne fait que de s’amplifier. En effet, les cambistes ont très rapidement intégré le message transmis par le président de la Réserve Fédérale de Philadelphie, plaidant pour un durcissement de la politique monétaire. Soit ce dernier a agit de son propre chef, traduisant ainsi des impatiences frustrées au sein de la Fed et pouvant éventuellement transmettre un message erroné au marché des devises, soit il a lancé un ballon d’essai sur injonction de Ben Bernanke afin de tester la réaction du marché. Nous serons de toute évidence rapidement fixés sur la signification exacte de ses propos.
Outre cette nouvelle, le dollar a profité de la baisse des cours du pétrole et n’a pas été affecté par les faiblesses évidentes du plan de sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac présenté hier par Henry Paulson. En dépit d’un plan qui se limite à un financement de 25 milliards de dollars alors que ces institutions détiennent plus de 5200 milliards de dollars d’encours, Wall Street a accueilli avec enthousiasme le plan de Paulson.