Pour son dernier discours en tant que premier secrétaire à l’université d’été du PS, François Hollande a mis l’accent, entre autres, sur une refonte du système monétaire international issu des accords de Bretton Woods. Cette idée n’est certes pas nouvelle mais elle prend tout son relief à la lumière de la crise des subprimes qui a conduit la devise américaine à des niveaux jamais atteints, notamment face à la monnaie unique européenne.
Cependant, un tel discours arrive d’une certaine manière un peu tard. En effet, depuis quelques semaines, le dollar a retrouvé un taux de change un peu plus soutenable sur le marché des changes ce qui rend une refonte du système monétaire international moins urgente.
Aujourd’hui, en ce jour férié aux Etats-Unis, le dollar a poursuivi sa hausse sur le marché des changes face à l’euro. En dépit des inquiétudes relatives à l’ouragan Gustav, qui a atteint aujourd’hui les côtes américaines et a conduit à une interruption momentanée de la production de pétrole dans le Golfe du Mexique, les investisseurs sont restés confiants. En effet, cette hausse du dollar s’explique d’abord par la publication de l’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier de la zone euro au mois d’août, qui a pesé sur le cours de la devise européenne, et par la clôture de positions en prévision des décisions des banques centrales cette semaine.
D’après les analystes, en dépit de la dégradation de la situation sur le plan de la croissance, la BCE et la Banque d’Angleterre, qui sont toujours préoccupées par l’inflation, devraient de nouveau adopter le statu quo cette semaine.
Enfin, la livre sterling a connu de nouveau un plus bas aujourd’hui sous l’effet des propos du ministre des finances britannique, Alistair Darling, qui a averti ce week-end dans les colonnes du « Guardian » que son pays et le reste du monde sont confrontés à ce qui semble « certainement le pire » déclin économique depuis 60 ans et que celui-ci serait « plus profond et plus long » que prévu. De tels propos, loin de rassurer les investisseurs, ont eu pour conséquence de faire chuter la livre sterling, à 1,8006 livre pour un dollar, un plus bas depuis avril 2006, et à 81,38 pence pour un euro, seuil inédit depuis la création de la monnaie unique en 1999.