Comme prévu, la Banque Centrale Européenne, de même que la Banque d’Angleterre, ont opté pour le statu quo hier. Les investisseurs du marché des changes, prévoyant le statu quo, ont scruté très attentivement les propos de Jean Claude Trichet.
Ce dernier a une nouvelle fois souligné la persistance de pressions inflationnistes et d’effets de second tour et a tranché, sans surprise, en faveur de l’inflation. Bien que la croissance de la zone euro ait été revue à la baisse, passant pour 2008 et 2009, à 1,4% et 1,2% contre 1,8% et 1,5% auparavant, Jean Claude Trichet s’est voulu rassurant, soulignant que des signes de reprise apparaissent déjà.
Suite à la révision à la baisse de la croissance de la zone euro, la monnaie unique européenne a de nouveau chuté face à la devise américaine sur le marché des changes. Cette annonce a créé un vent de panique parmi les cambistes qui ont vendu massivement des euros pour acheter des dollars et vendu des dollars pour acheter des yens, dont le cours varie peu et qui est souvent utilisé comme valeur refuge en période d’incertitude.
Le statu quo était attendu mais les traders s’attendaient à plus de flexibilité de la part de Jean Claude Trichet qui a clairement pris parti en faveur d’une politique monétaire centrée sur la lutte contre l’inflation. A terme, le marché anticipe évidemment une baisse des taux de la part de la BCE afin de réduire l’écart existant avec la Fed. Entre temps, les dirigeants de la zone euro ont de nouveau exprimé leurs inquiétudes, notamment le ministre des finances belges, Didier Reynders, qui a appelé la BCE à ne pas mener une politique « trop restrictive », plaidant pour une baisse des taux à terme.
Au lendemain de cette décision, le marché des changes est toujours convalescent, intégrant la révision à la baisse de la croissance dans la zone euro. Le dollar s’affiche toujours en hausse face à l’euro tandis qu’il baisse face au yen.