Sans suspens, le Sénat américain a voté en faveur du plan Paulson, qui depuis presque quinze jours, fait l’actualité du marché des changes. Ce vote n’est pas en soi une surprise puisqu’il était largement attendu par les cambistes, ce qui explique que le renforcement du dollar face aux autres devises soit limité. Toutefois, ce vote positif envoie un signal fort à la Chambre des représentants qui avait rejeté à la surprise générale le texte. Cette dernière est appelée à revoter vendredi.
Bien sûr, le plan Paulson ne devrait pas résoudre tous les problèmes. En effet, la plupart des analystes du marché des changes sont assez réalistes et s’attendent à ce que la récession et des mouvements de taux suivent dans les semaines voire les mois à venir.
Néanmoins, le plan de sauvetage de Wall Street a au moins le mérite de rassurer les investisseurs, ce qui explique la remontée du dollar, notamment face au yen et à la monnaie unique européenne.
A l’inverse, la zone euro, qui traverse également une crise de son système bancaire, devrait se concerter en fin de semaine afin de réagir de manière coordonnée face à ce nouvel épisode de la crise. Cependant, d’ors et déjà, le scénario d’un plan de relance européen, qui a pu être évoqué par des rumeurs du côté français, est rejeté par l’Allemagne.
Dans cette période d’incertitude sur les perspectives dans la zone euro, c’est la monnaie unique européenne qui trinque, s’inscrivant en baisse face au dollar depuis le début de la semaine. Après avoir repassé brièvement mercredi sous le seuil de 1,40 dollar, pour la première fois depuis le 12 septembre, l’euro s’est de nouveau affiché en recul face aux principales devises. La réunion de la BCE dans la journée ne devrait pas fondamentalement changer la donne, exception faite si le discours de Jean Claude Trichet donne des indices sur une prochaine évolution des taux.