Le cours de la livre sterling sur le marché des changes est à l’image de la situation économique du Royaume-Uni. Pour faire simple, tous les indicateurs sont dans le rouge. La production industrielle a enregistré une baisse de 0,6% sur le mois, soit 2,3% sur un an au mois d’août et la production manufacturière n’est pas en reste puisqu’elle accuse une baisse plus forte que prévu d’1,9% sur un an. A cela, il faut ajouter une baisse conséquente du moral des entrepreneurs britanniques et une forte augmentation du taux de chômage parmi la population active, statistiques qui font dire à la Chambre de commerce britannique que le Royaume-Uni est déjà entré en récession. A ce stade, que ce soit maintenant ou dans quelques mois, la différence n’est pas bien grande.
A ces tourments, il faut également ajouter les dernières mésaventures des banques britanniques qui sont ébranlées par le repli de la confiance dans le système financier européen. Ainsi, le cours de bourse de la plupart des grandes banques britanniques se sont effondrés aujourd’hui sur fond de spéculations sur une éventuelle recapitalisation des banques par l’Etat.
Le titre de Royal Bank of Scotland a notamment perdu plus de 39% mardi tandis que ses trois concurrentes, RSB, Barclays et Lloyds TSB ont vu leurs cours s’emballer après que des rumeurs aient circulé concernant une hypothétique demande des patrons de ces banques pour une rapide recapitalisation par l’Etat afin de restaurer la confiance.
Dans ce méli mélo, le cours de la livre sterling sur le marché des changes en a pris un coup certain, atteignant son plus bas niveau face au dollar depuis deux ans et demi. Cette chute vertigineuse a confirmé pour de nombreux analystes l’hypothèse d’une baisse des taux de la Banque d’Angleterre, d’un quart ou d’un demi point en fonction des scénarios en prévision de la réunion du Comité de politique monétaire demain. Certains évoquent même une baisse d’un point, suivant la stratégie adoptée hier par la banque centrale australienne.