Certes, les banques centrales sont intervenues pour baisser leurs taux, notamment la BCE et la Fed. Certes, le Plan Paulson fut finalement voté et son second volet, qui consiste en une recapitalisation de plus de neuf institutions financières américaines a été dévoilé en début de semaine. Certes, les gouvernements de l’Eurogroupe sont finalement parvenus à un accord pour lutter de manière coordonnée contre la crise financière, en proposant des enveloppes de 360 milliards d’euros pour la France et de 480 milliards d’euros pour l’Allemagne, première économie de la zone euro.
Pour autant, rien n’y fait. Bien sûr, les investisseurs du marché des changes ont retrouvé un certain goût pour le risque qui reste néanmoins très mesuré. Bien sûr, la monnaie unique européenne a profité en début de semaine du plan des pays membres de la zone euro. Toutefois, depuis cette annonce, la confiance s’est de nouveau érodée sur fond de craintes croissantes concernant la crise financière en Europe et la récession qui devrait toucher cette zone du monde. Pour autant, les Etats-Unis ne sont pas épargnés. Une responsable de la Réserve Fédérale a d’ailleurs reconnu cette semaine que l’Amérique devrait connaître une récession, sans en mesure l’ampleur, avec une croissance jugée nulle pour le troisième trimestre. En dépit de cette annonce, les investisseurs du marché des changes persistent et signent en continuant de faire confiance à la devise américaine qui profite largement de son statut de valeur refuge et d’une baisse continue des prix du baril de pétrole qui sont passés jeudi en dessous de 70 dollars à Londres et New-York.
A l’inverse, la monnaie unique européenne subit de plein fouet sur le marché des devises les inquiétudes concernant une récession dans la zone euro, scénario confirmé d’ailleurs pour l’Allemagne par la Chancelière Angela Merkel. L’atténuation de l’inflation dans la zone euro est pour de nombreux signe d’un ralentissement économique. A ces incertitudes s’ajoutent les soubresauts des bourses mondiales qui semblent de toute évidence considérablement influer sur le cours de la devise de la zone euro. En effet, l’euro semble suivre presque instantanément les évolutions des bourses mondiales, tout en suivant une tendance à la baisse face au dollar. La monnaie unique européenne fut marquée cette semaine par une forte volatilité de son taux de change.
Du fait de la crise financière, la devise qui tire clairement son épingle du jeu est le yen qui, du fait de son statut de valeur refuge, profite amplement des mouvements de capitaux. A rebours de cette tendance, il y a les devises émergents qui essuient de plein fouet le rapatriement des capitaux et se sont inscrites fortement en baisse cette semaine par rapport aux semaines précédentes. Dans nos articles quotidiens, nous avons notamment évoqué le sort du florin hongrois, du peso argentin, de la lire turque ou encore du rand sud africain. Toutes ces devises connaissent une forte dépréciation, notamment en ce qui concerne le florin, du fait principalement du rapatriement des capitaux vers des valeurs plus sûres, comme le yen ou encore le dollar.