Après la Nouvelle Zélande la semaine dernière, l’Australie et la Norvège cette semaine, ce sera au tour de la Banque Centrale Européenne et de la Banque d’Angleterre de se prononcer jeudi sur une éventuelle baisse du loyer de l’argent. D’hors et déjà, il semble improbable que la BCE suive la voie ouverte par l’Australie cette semaine en baissant son taux à 3,25%, soit son plus bas niveau depuis quarante cinq ans. En effet, Francfort semble fermement décidé à opter ce mois ci pour le statu quo, laissant entendre que la réunion du mois de mars sera, à ,l’inverse cruciale. En dépit d’une révision à la baisse de l’indice PMI, qui a poussé l’euro à la baisse ce matin, la banque centrale européenne ne devrait pas changer de stratégie. Bien que cette réunion soit moins cruciale que celle du mois prochain, les cambistes s’attendent à ce que Jean Claude Trichet dévoile sa stratégie monétaire pour les mois à venir et, surtout, se prononce sur une éventuelle stratégie de taux zéro, comme c’est le cas au Japon et aux Etats-Unis, sachant que la Banque d’Angleterre semble disposée à prendre cette voie également.
Cependant, le statu quo de la BCE, même s’il est largement attendu, devrait susciter l’incompréhension des acteurs du marché des changes qui ne comprennent pas le décalage entre la BCE et les autres banques centrales, décalage qui paraît interminable aux marchés. L’interview donnée par le président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, à l’hebdomadaire allemand Die Zeit devrait tomber à pic car il sera publié demain. Dans cette interview, le président de la Commission s’évertue une nouvelle fois à rassurer les investisseurs sur la solidité de l’euro et la cohésion de la zone euro alors que des rumeurs circulent depuis quelques mois au sujet d’un éclatement de l’euroland. Soulignant l’exemple de l’Islande, dont la devise a dégringolé en l’espace de quelques mois, il a mis en avant le fait que l’euro constitue un remarquable « bouclier de protection » pour les pays qui l’ont adopté.