Les banques centrales des pays émergents ne ménagent pas leurs efforts pour enrayer la chute de leurs devises en cette période de forte aversion pour le risque, qui pourrait encore s’amplifier si le plan de relance adopté il y a moins de deux heures par le Sénat américain ne porte pas ses fruits rapidement. Ainsi, la banque centrale du Mexique a vendu sur le marché des devises plus de 1000 milliards de dollars afin de stopper la baisse du peso qui est tombé à un plus bas historique face à la devise américaine le 3 février dernier. Alors que le peso valait près de 10 pesos pour un dollar à la mi-2008, il évolue désormais aux environs de 14 pesos pour un dollar.
Il n’est pas sûr que cette intervention réussisse néanmoins à enrayer la chute du peso puisque l’aversion pour le risque pourrait encore s’accentuer dans les prochaines semaines. Les cambistes sont déjà très déçus par le plan de relance présenté cet après midi par le nouveau secrétaire au Trésor, Tim Geithner. En effet, bien qu’ils soient largement conscients de la nécessité d’une intervention publique massive, ils ne croient pas que le plan de l’administration Obama puisse inverser rapidement la tendance actuelle de l’économie américaine. Si ces craintes se confirment, la devise américaine pourrait s’afficher en forte hausse, profitant de son statut de valeur refuge.
Entre temps, ce fut la monnaie unique européenne qui a profité aujourd’hui d’un ajustement technique entre l’euro et la livre sterling pour progresser un peu face au dollar. En effet, les trois monnaies sont très liées. Alors que lundi la livre sterling s’affichait en hausse, elle a chuté aujourd’hui face à la monnaie unique européenne en raison de la prise de gains des investisseurs. Ces derniers ont en effet massivement parié sur un rebond de la devise britannique, partant du constat que, bien que l’économie britannique n’est pas prête de se relever, le risque d’implosion de la livre sterling est totalement exclu.