Les investisseurs ne s’y trompent pas: en période de crise, il vaut toujours mieux jouer profil bas en investissant sur des valeurs jugées sûres.
Les conséquences de la crise actuelle ne sont pas encore totalement perceptibles mais elles risquent de peser lourdement sur le paysage économique et financier pendant plusieurs semestres. Le transfert du risque des banques privés aux Etats, qui a lieu un peu partout dans le monde, n’est pas pour rassurer les investisseurs qui redoutent une augmentation du risque de défaut des dettes souveraines.
Cependant, pour le moment, la menace la plus sérieuse qui semble peser sur le paysage économique est le risque d’une déflation, scénario qui est évoqué par certains économistes en référence aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. En effet, à court terme, la déflation est la menace la plus sérieuse à prendre en compte puisque les nombreuses injections de liquidités dans l’économie par les banques centrales risquent de réveiller à long terme l’inflation, qui s’est tassée ces derniers mois.
Du coup, presque toutes les devises du marché des changes semblent suspectes aux yeux des investisseurs. Certes, le dollar et le yen tiennent encore le haut du pavé, mais le mouvement en leur faveur incarne plus la défiance vis à vis des autres devises qu’une crédibilité renouvelée du billet vert et de la devise nippone.
En fait, à en croire Jeffrey Currie, expert chez Goldman Sachs, seul l’or peut encore avoir les faveurs des investisseurs qui se méfient des autres placements. Il suffit d’ailleurs de constater sur les dernières semaines l’évolution à la hausse du métal jaune. D’après les analystes, l’or devrait continuer de s’apprécier, profitant des craintes des investisseurs, et pourrait grimper d’ici à trois mois aux alentours de 1000 dollars l’once.
Ainsi, l’or représente la solution la plus tranquille pour traverser la crise selon de nombreux investisseurs car, tout simplement, même les banquiers les plus ingénieux n’ont pas réussi à diluer des actifs pourris dans un lingot d’or.
Dans ce contexte, le lingot est devenu selon certains la monnaie de dernier ressort, comme c’est souvent le cas durant les périodes de crise. Il reste maintenant à savoir jusqu’où l’or va grimper, sachant que le plan de relance de l’administration Obama pourrait avoir, comme effet négatif, un rebond à long terme de l’inflation, créant une situation de déflation propice à jeter le doute sur le dollar, valeur refuge par excellence.