Malgré l’aversion pour le risque résultant des déceptions liées au plan d’aide américain, le franc suisse n’a pas fait l’objet d’une forte demande, contrairement à ce qui se passait dans le passé. En fait, le franc suisse ne peut plus vraiment prétendre au statut de valeur refuge sur le marché des changes depuis la forte dégradation de l’économie helvétique, qui pousse les investisseurs à se reporter notamment sur le yen et le dollar. En effet, l’économie de la Suisse est touchée de plein fouet par la crise économique avec une menace de déflation qui pèse sur elle. La Banque Nationale Suisse commence d’ailleurs à songer à un recours massif à des mesures d’assouplissement quantitatif afin de faire face à la situation. La perte massive annoncée par la première banque du pays, UBS, lors de l’exercice du quatrième trimestre, n’a évidemment pas fait l’affaire du franc suisse qui s’affiche toujours affaibli en ce jeudi matin face à l’euro et au dollar.
Les craintes concernant l’économie de la zone euro se sont également amplifiées ces derniers jours, notamment en raison de la forte exposition de l’euroland à la dégradation économique en Russie, ce qui pourrait peser sur le cours de l’euro. Il n’est pas nécessaire d’ailleurs de rappeler que la rumeur faisant étant d’un ré-échelonnement d’une dette des entreprises russes envers l’étranger avait fait plonger en début de semaine la monnaie unique européenne.
Enfin, les cambistes jetteront un oeil attentif à la réunion du G7, à laquelle a été convié la Russie, ce week-end à Rome. Cette réunion ouvre le bal d’une succession de sommets internationaux qui auront lieu dans les prochaines semaines afin de surmonter la crise économique mondiale et de mieux réguler la finance.