C’est la prédiction formulée récemment par des analystes chartistes de Royal Bank of Scotland. En raison de la très forte exposition des banques européennes à l’Europe de l’Est, la monnaie unique européenne pourrait perdre 10% supplémentaire, refluant jusqu’à 1,14 d’ici à juin selon eux. Ce serait alors le niveau le plus bas atteint par l’euro face au dollar depuis près de cinq ans.
A défaut de partager un tel pessimisme, les analystes des autres banques, notamment Société Générale, ABN-Amro et UBS, s’accordent à penser que la monnaie unique européenne ne pourra pas, au moins, échapper à une rechute à son point bas de novembre dernier, à 1,2330 dollar, d’ici les prochains mois.
En effet, la mise en garde de lundi de l’agence de notation Moody’s a fait l’effet d’une onde de choc parmi les investisseurs. Le scénario d’une forte baisse de l’euro dans les prochains mois semble désormais inévitable tant les pays d’Europe de l’Ouest sont exposés à la récession économique qui sévit dans les Peco. Selon Moody’s, cette récession est similaire à la crise asiatique de 1997-1998, ce qui ne présage rien de bon pour l’euro.
Les pays les plus touchés devraient être, d’après la Banque des règlements internationaux, l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie, qui ont chacun engagé près de 220 milliards d’euros à l’Est et la France qui a engagé 155 milliards d’euros. A l’inverse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont largement épargnés par ce phénomène, ce qui pourrait présager d’un rebond futur de la livre sterling sur le marché des changes.
Le dollar devrait toujours profiter de son statut de valeur refuge puisque, même en dépit de statistiques désastreuses, telles que la baisse de 1,8% de la production industrielle et celle de 17% des mises en chantier en janvier, le dollar s’affiche toujours en excellente santé, notamment face à l’euro.
Enfin, pour terminer, les détentes monétaires se poursuivent cette semaine encore avec le tour de la banque centrale de Taïwan qui a réduit son taux directeur de 1,5% à 1,25%, au terme de sa septième baisse depuis septembre.