Profitant du renflouement décidé du Fonds Monétaire International lors du sommet du G20 à Londres, le Ministre des Finances mexicain, Agustin Carstens, a demandé à titre préventif à l’organisation internationale dirigée par Dominique Strauss-Kahn une ligne de crédit de 47 milliards de dollars afin de soutenir le peso. Bien que le Mexique soit à la tête de près de 80 milliards de dollars de réserves de change, les autorités s’efforcent de rassurer les investisseurs et de freiner la chute très accentuée du peso qui a perdu près de 50% de sa valeur sur le marché des changes depuis mi-2008.
Par ailleurs, comme prévu, le marché des changes, contrairement à la Bourse, a peu réagi aux avancées décidées à Londres hier. Les regards étaient plutôt tournés du côté de la Banque Centrale Européenne qui, comme à l’accoutumée, a surpris. En effet, alors que plus des neuf dixièmes des opérateurs du marché des changes interrogés la semaine dernière par l’agence Reuters prévoyaient un recul de 0,5 point des taux, la Banque Centrale Européenne a décidé de conserver des cartouches en ne baissant son principal taux d’intérêt que de 0,25%. Toutefois, Jean Claude Trichet n’a pas exclut que le taux de la BCE puisse descendre plus bas, tout en soulignant qu’un nouvel assouplissement ne pourrait être que très mesuré. Il a également annoncé que des mesures non conventionnelles de politique monétaire devraient être arrêtées lors du prochain rendez-vous de l’institut en mai. Cette baisse plus mesurée que prévu de la BCE a permis à l’euro de progresser nettement hier, hausse que la monnaie unique européenne poursuit aujourd’hui à la faveur de la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis.
En effet, avec un bond du chômage à 8,5%, les Etats-Unis connaissent la pire situation sur le marché de l’emploi depuis près de 25 ans, faisant chuter le dollar sur le marché des devises.