Dans une précédente édition, l’équipe de rédaction de forex.fr avait mis l’accent sur le livre de Robert Schiller, intitulé « L’exubérance irrationnelle », qui offre un angle d’approche très intéressant pour comprendre la crise actuelle, née des subprimes.
Aujourd’hui, nous vous proposons un nouvel ouvrage qui, parmi les cambistes, a une notoriété déjà bien établie. Certainement que certains de nos lecteurs connaissent déjà cet ouvrage d’exception. Il s’agit en l’occurrence du livre « Le Cygne Noir: la puissance de l’imprévisible », écrit par Nassim Nicholas Taleb.
Biographie
Nassim Taleb est né en 1960 au Liban. L’éclatement de la guerre civile est l’occasion de la manifestation grandeur nature d’un phénomène intrinsèquement lié à notre existence, mais souvent mal appréhendé : l’imprévisible. Par définition, il est impossible de prévoir avec certitude les évènements à venir. La guerre du Liban en est l’illustration parfaite puisqu’alors que tout le monde prédisait un conflit court, celui s’étala sur une quinzaine d’années.
Taleb quitte le Liban pour poursuivre ses études à l’Université de Paris où il suit des études de philosophie et de mathématiques. Ayant en poche un doctorat en management de l’Université de Paris-Dauphine, il se lance dans le trading en se spécialisant sur les stratégies dérivées. Il consacre de nombreuses années de sa vie à la finance avant de retrouver ses premiers amours, c’est à dire la philosophie et de s’y consacrer à temps plein. De cette passion naissent plusieurs ouvrages dont, en 2005, « Le Hasard sauvage : Des marchés boursiers à notre vie, le rôle caché de la chance ». En parallèle, il enseigne dans de nombreuses universités, notamment à la London Business School.
Qu’est ce qu’un « cygne noir »?
La métaphore du « cygne noir » repose sur une anecdote historique. En effet, pendant des générations, tout le monde croyait qu’il n’y avait que des cygnes blancs. Cependant, au 18ème siècle, le capitaine Cook observe un cygne noir lors de son arrivée en Australie. Par cette seule observation, des siècles de certitude furent mis à mal. Pour Taleb, un événement « cygne noir » a trois caractéristiques principales : c’est tout d’abord un événement rare, aberrant et inattendu qui a un impact important mais que nous allons essayer d’expliquer de manière cohérente rétrospectivement afin de le rendre prévisible. Le krach boursier de 1987 est ainsi un cygne noir négatif mais il existe également des cygnes noirs positifs, comme les découvertes scientifiques, l’impact d’internet et de Google, remarque Taleb.
Les deux systèmes construits par Taleb
Dans son ouvrage, Taleb construit deux types de systèmes, le premier s’appelant « Mediocristan » et le second « Extremistan ». Dans le premier système, l’effet du cygne noir n’est pas d’une grande importance puisqu’il s’agit surtout du monde physique dans lequel l’exception ne fait pas une grande différence. Il prend l’exemple de la taille moyenne des hommes. Dans un échantillon de 1000 personnes, même si on inclut la plus grande personne du monde, on aura une taille moyenne représentative. A l’inverse, dans l’ « Extremistan », l’exception a un impact important. Prenant l’exemple d’un échantillon de 1000 personnes afin de mesure la richesse moyenne, si on inclut Bill Gates, les résultats de l’échantillon seront nettement déformés.
Alors que le « Mediocristan » est un monde plutôt juste où le talent et le travail sont rentables, l’ « Extremistan » est injuste et sujet aux « cygnes noirs ». Dans ce monde ci, la chance joue beaucoup plus.
Perspectives sur la crise actuelle
Taleb est un fervent critique du système financier et banquier actuel. Il lui reproche de prendre trop de risques alors qu’il se situe en « Extremistan », c’est à dire dans un monde imprévisible où un événement peut avoir des conséquences dramatiques. Selon lui, la prévision est impossible, critiquant notamment les chartistes qui basent leur analyse sur le passé. Pour lui, agir ainsi conduit à de mauvaises conclusions. Il prend notamment comme exemple la stratégie française de la ligne Maginot qui s’est appuyée sur une analyse du passé.
Ainsi, la théorie de Taleb nous aide à comprendre comment nous en sommes arrivés à la crise actuelle : en ignorant le rôle du hasard, en se prenant pour des « experts » capables de prédire l’avenir et en restant exposé à beaucoup trop de risques.
Aujourd’hui, nous vous proposons un nouvel ouvrage qui, parmi les cambistes, a une notoriété déjà bien établie. Certainement que certains de nos lecteurs connaissent déjà cet ouvrage d’exception. Il s’agit en l’occurrence du livre « Le Cygne Noir: la puissance de l’imprévisible », écrit par Nassim Nicholas Taleb.
Biographie
Nassim Taleb est né en 1960 au Liban. L’éclatement de la guerre civile est l’occasion de la manifestation grandeur nature d’un phénomène intrinsèquement lié à notre existence, mais souvent mal appréhendé : l’imprévisible. Par définition, il est impossible de prévoir avec certitude les évènements à venir. La guerre du Liban en est l’illustration parfaite puisqu’alors que tout le monde prédisait un conflit court, celui s’étala sur une quinzaine d’années.
Taleb quitte le Liban pour poursuivre ses études à l’Université de Paris où il suit des études de philosophie et de mathématiques. Ayant en poche un doctorat en management de l’Université de Paris-Dauphine, il se lance dans le trading en se spécialisant sur les stratégies dérivées. Il consacre de nombreuses années de sa vie à la finance avant de retrouver ses premiers amours, c’est à dire la philosophie et de s’y consacrer à temps plein. De cette passion naissent plusieurs ouvrages dont, en 2005, « Le Hasard sauvage : Des marchés boursiers à notre vie, le rôle caché de la chance ». En parallèle, il enseigne dans de nombreuses universités, notamment à la London Business School.
Qu’est ce qu’un « cygne noir »?
La métaphore du « cygne noir » repose sur une anecdote historique. En effet, pendant des générations, tout le monde croyait qu’il n’y avait que des cygnes blancs. Cependant, au 18ème siècle, le capitaine Cook observe un cygne noir lors de son arrivée en Australie. Par cette seule observation, des siècles de certitude furent mis à mal. Pour Taleb, un événement « cygne noir » a trois caractéristiques principales : c’est tout d’abord un événement rare, aberrant et inattendu qui a un impact important mais que nous allons essayer d’expliquer de manière cohérente rétrospectivement afin de le rendre prévisible. Le krach boursier de 1987 est ainsi un cygne noir négatif mais il existe également des cygnes noirs positifs, comme les découvertes scientifiques, l’impact d’internet et de Google, remarque Taleb.
Les deux systèmes construits par Taleb
Dans son ouvrage, Taleb construit deux types de systèmes, le premier s’appelant « Mediocristan » et le second « Extremistan ». Dans le premier système, l’effet du cygne noir n’est pas d’une grande importance puisqu’il s’agit surtout du monde physique dans lequel l’exception ne fait pas une grande différence. Il prend l’exemple de la taille moyenne des hommes. Dans un échantillon de 1000 personnes, même si on inclut la plus grande personne du monde, on aura une taille moyenne représentative. A l’inverse, dans l’ « Extremistan », l’exception a un impact important. Prenant l’exemple d’un échantillon de 1000 personnes afin de mesure la richesse moyenne, si on inclut Bill Gates, les résultats de l’échantillon seront nettement déformés.
Alors que le « Mediocristan » est un monde plutôt juste où le talent et le travail sont rentables, l’ « Extremistan » est injuste et sujet aux « cygnes noirs ». Dans ce monde ci, la chance joue beaucoup plus.
Perspectives sur la crise actuelle
Taleb est un fervent critique du système financier et banquier actuel. Il lui reproche de prendre trop de risques alors qu’il se situe en « Extremistan », c’est à dire dans un monde imprévisible où un événement peut avoir des conséquences dramatiques. Selon lui, la prévision est impossible, critiquant notamment les chartistes qui basent leur analyse sur le passé. Pour lui, agir ainsi conduit à de mauvaises conclusions. Il prend notamment comme exemple la stratégie française de la ligne Maginot qui s’est appuyée sur une analyse du passé.
Ainsi, la théorie de Taleb nous aide à comprendre comment nous en sommes arrivés à la crise actuelle : en ignorant le rôle du hasard, en se prenant pour des « experts » capables de prédire l’avenir et en restant exposé à beaucoup trop de risques.