En ce milieu de séance, les investisseurs du marché des changes ont renoué, à la faveur de la publication de l’indice PMI, qui synthétise l’activité des secteurs manufacturiers et des services dans la zone euro, avec le goût pour le risque. En effet, l’indice PMI a dépassé pour le troisième mois consécutif les espérances des investisseurs, grimpant à 43,9 points au mois de mai, soit son plus haut niveau depuis huit mois. D’une part, ces chiffres ont redonné un peu d’espoir à la zone euro, soulignant que la situation économique semble s’améliorer et, d’autre part, de manière plus générale, ces chiffres ont poussé les investisseurs à se reporter sur les valeurs jugées à risque du marché des devises, notamment l’euro, au détriment des valeurs refuges.
Pour autant, ce mouvement n’a pas profité à la livre sterling qui a accusé aujourd’hui un énième décrochage face aux autres devises. En effet, les déboires s’accumulent pour la devise britannique qui, déjà la semaine dernière, avait chuté face au dollar et à l’euro suite aux craintes exprimées par la Banque d’Angleterre dans son rapport trimestriel sur l’inflation. Face à la dégradation des perspectives économique outre manche, l’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé la note du Royaume Uni de « stable » à « négative » en raison de la détérioration des finances publiques, poussant massivement les cambistes à vendre leurs avoirs libellés en livre sterling.
Enfin, le dollar s’affiche toujours un peu comateux sur le marché des changes, en raison de la publication hier en fin de séance des minutes de la réunion de la Fed des 28 et 29 avril dernier. Dans ce document, les responsables de la Fed affichaient leurs doutes quant aux perspectives économiques pour les Etats-Unis, anticipant une baisse comprise entre 1,3 et 2% de la croissance et une hausse du chômage à 8,5% d’ici à 2011. Par ailleurs, ce document prévoit de nouveaux achats de titres afin de stimuler davantage le marché du crédit outre atlantique.