En toute logique, cette première séance de la semaine n’aurait pas dû s’annoncer sous de bonnes auspices pour la devise américaine. En effet, alors que la perte du triple « A » des Etats-Unis plane depuis quelques jours, une batterie d’indicateurs macroéconomiques est attendue cette semaine, devant faire tester à la devise américaine de nouveaux plus bas sur le marché des changes.
Cependant, c’était sans compter la nouvelle démonstration de force de Pyongyang qui, par la voie de l’agence officielle de presse nord-coréenne KCNA, a annoncé aujourd’hui avoir mené avec succès un nouvel essai nucléaire sous terrain et avoir lancé un missile à courte portée.
La communauté internationale s’est évidemment empressée de condamner vivement cette nouvelle escalade qui, d’un point de vue purement politique, devrait être efficace en poussant l’administration Obama à tourner les yeux vers la péninsule coréenne, délaissée depuis quelques mois au profit des préparatifs du désengagement en Irak et du renforcement des troupes en Afghanistan et à la frontière pakistanaise, où les talibans font face à une offensive d’envergure.
Bien que les analystes relativisent l’impact stratégique de ce nouvel essai nucléaire nord-coréen, les investisseurs se sont instinctivement reportés sur les valeurs refuge. Le dollar a beaucoup plus profité de ce mouvement de repli que le yen, en raison de la proximité géographique de l’archipel avec la Corée du Nord.
Cependant, dès demain, il faudra certainement s’attendre à un retour à la tendance constatée lors des dernières séances, c’est à dire au retour du goût pour le risque des investisseurs, ce qui devrait profité amplement à la monnaie unique européenne. Cette dernière n’a, semble-t-il, pas été beaucoup influencé aujourd’hui par la hausse moins forte que prévu du baromètre de confiance Ifo.