A quelques jours de la visite du secrétaire au Trésor, Tim Geithner, en Chine, la couleur a été clairement annoncée par les autorités chinoises. En effet, la banque centrale chinoise a réduit de 0,13% depuis le début de la semaine le cours de référence au fixing de la monnaie chinoise.
La conséquence directe de ce mouvement fut la chute du yuan sur le marché des changes, ayant atteint un nouveau plus bas lors de la séance d’hier face au dollar, à 6,8372 yuans pour un dollar. Ce signal politique fort envoyés aux autorités américaines a pour objectif de souligner que Beijing n’est pas prêt, pour le moment, à laisser sa devise s’apprécier sur le marché des changes, amputant ainsi les exportations.
Avec la chute des exportations chinoises de 22,6% en avril et de 17,1% en mars, les autorités chinoises n’ont clairement aucune raison de prendre des mesures visant à brider davantage l’économie et à réduire les parts de marché à l’étranger détenues par les entreprises locales.
Au demeurant, Beijing estime avoir suffisamment fait, en laissant le yuan s’apprécier de 21% face à la devise américaine depuis juillet 2005. Ainsi, selon l’agence Bloomberg, la monnaie chinoise devrait se maintenir à une parité de 6,81 d’ici à la fin de l’année en cours.
Il est peu probable que Tim Geithner exerce une forte pression sur les autorités chinoises, les Etats-Unis n’en ayant pas les moyens à l’heure actuelle. Bien que les experts viennent de confirmer la reprise de la croissance d’ici à la fin de l’été outre atlantique, anticipant un troisième trimestre positif, de lourdes inquiétudes continuent à planer sur l’économie américaine. Elles ont principalement trait aux difficultés rencontrées par le secteur bancaire et au risque de perdre le triple « A » détenu par les Etats-Unis en raison de l’accentuation de la dette publique, qui est surtout financée par les chinois. Les américains ont une fois de plus la corde au cou.