Que ce soient en Amérique Centrale, en Afrique ou dans la péninsule arabique, les projets de monnaie unique fleurissent, probablement inspirés par le succès du lancement de l’euro. Toutefois, tous ces projets rencontrent des obstacles mais, rappelons-le, l’euro ne s’est pas fait en un jour. Il faut en effet remonter à la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, puis au lancement du serpent monétaire européen, pour voir les prémices de ce qui sera, des années plus tard, la monnaie unique européenne. Outre des divergences purement politiques, les projets qui ont cours actuellement sont également confrontés au contexte économique de crise. Ainsi, les dirigeants du Nigeria, du Ghana, de la Sierra Leone, de la Gambie et de la Guinée ont décidé de reporter de cinq ans le lancement d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest, appelée l’Eco.
En attendant que d’autres blocs monétaires se forment, suivant la réussite de la zone euro, la monnaie unique européenne s’affiche en excellente santé dans les échanges européens, profitant de la publication de bons indicateurs macroéconomiques. Échaudé hier par les prévisions de la Banque Mondiale et l’attentisme des investisseurs, l’euro s’est repris suite à la publication de l’indice composite des directeurs d’achat qui synthétise l’activité des secteurs manufacturier et des services dans la zone euro. L’indice PMI s’est ainsi redressé pour le quatrième mois consécutif, atteignant son plus haut niveau depuis près de neuf mois, à 44,4 points. Comme l’a déclaré hier le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, plusieurs indicateurs macroéconomiques récemment publiés laissent espérer que le pire de la crise est passé pour la zone euro. De tels propos rassurants ont permis à de nombreux investisseurs du marché des changes d’oublier les prévisions de la Banque Mondiale, qui table sur une dégringolade de 2,9% du PIB de la planète en 2009.
