Au lendemain d’un important décrochage du franc suisse sur le marché des changes, la devise helvétique se stabilisait face au dollar et à l’euro. Les investisseurs du marché des changes ont perçu la main de la Banque Nationale Suisse hier en dépit du démenti des autorités monétaires. Il y a déjà une quinzaine de jours, après un plus haut du franc suisse sur le marché des devises, les cambistes s’attendaient à une intervention de la banque centrale. L’appréciation des devises face au dollar, en raison de son affaiblissement, pose problème à de nombreux pays. Certains, à l’instar du Japon, hésitent à intervenir car de telles mesures ne peuvent pas, sur le long terme, être efficaces. D’autres, à l’instar de la Suisse, sont connus pour leur interventionnisme afin de préserver les industries exportatrices.
L’appréciation de la monnaie unique européenne face au dollar pose également problème à de nombreux pays de la zone euro. Ce matin, Joaquim Almunia a d’ailleurs laissé entendre que le sujet pourrait finir sur la table de l’Eurogroupe. Ce commentaire a en tout cas pesé sur le taux de change de l’euro face au dollar, s’ajoutant à la publication de mauvais chiffres. En effet, les ventes de détail en Allemagne ont enregistré un recul de 1,5% au mois d’août par rapport au mois de juillet alors que les experts économiques s’attendaient à une faible hausse. Cet indicateur macroéconomique a pesé sur le cours de l’euro qui n’est pas parvenu à se ressaisir à la faveur de la publication de l’indice PMI du secteur manufacturier. Ce dernier s’est encore apprécié au mois de septembre mais à un rythme beaucoup moins soutenu ce qui a inquiété les investisseurs.
Dans ce marché plutôt calme, les cambistes étaient surtout dans l’attente du rapport mensuel sur l’emploi outre-Atlantique attendu pour demain. Comme toujours, l’emploi reste un des indicateurs-phare des investisseurs, notamment en ce qui concerne le chômage. Rappelons seulement que les destructions dans le secteur privé d’emplois furent plus élevées que prévu et que Washington s’attend à ce que le chômage continue à croître pendant encore plusieurs mois en dépit de la reprise de l’activité économique.