Le spectre du chômage est venu porter un dernier coup à la monnaie unique européenne aujourd’hui. Les cambistes s’attendaient depuis mercredi, date à laquelle le pouls de l’emploi dans le secteur privé outre-Atlantique fut connu, à de mauvais chiffres. En dépit de cette attente anxieuse, ils furent supris par l’état du marché de l’emploi aux Etats-Unis. En effet, les destructions d’emplois ont beaucoup augmenté au mois de septembre, faisant passer le taux de chômage de 9,7% en août à 9,8%. Cette mauvaise nouvelle a poussé les investisseurs du marché des changes à se réfugier sur le dollar, faisant au passage baisser les devises jugées à risque comme l’euro.
Les Etats-Unis, comme l’a souligné récemment Ben Bernanke, sont sortis de la pire récession qu’ils aient connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, le taux de chômage devrait continuer à augmenter pendant plusieurs mois d’après tous les experts, en dépit de la reprise de l’activité économique. En effet, le chômage est un indicateur économique qui évolue en décalage avec la conjoncture économique. Par conséquent, même si le dollar s’affiche faible depuis plusieurs mois, il devrait profiter épisodiquement de la publication des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis mais également dans la zone euro ou au Royaume-Uni pour progresser du fait de son statut de valeur refuge.
L’affaiblissement du dollar face aux principales devises pose un problème important aux responsables politiques qui commencent à s’émouvoir de la situation. Les Etats-Unis, qui sont soupçonnés de s’accommoder parfaitement de cette situation favorisant la reprise de l’activité économique, s’évertuent par conséquent à donner des gages de bonne volonté. Ainsi, hier, lors d’une conférence à Washington, Tim Geithner a rappelé qu’un dollar fort est l’objectif de l’administration Obama. Ce discours a surtout pour but de rassurer les partenaires des américains. Ces derniers, notamment les européens, se sont félicités de tels propos. Christine Lagarde en tête.