La devise russe a continué, lors de la séance d’aujourd’hui, à s’apprécier sur le marché des changes, atteignant 36,03 par rapport au panier euro-dollar utilisé comme référence par la banque centrale pour orienter sa politique monétaire. Cette hausse du rouble, qui pénalise les industries exportatrices, a contraint la banque centrale à une nouvelle intervention par le biais de l’achat de devises sur le marché des changes. Cette opération est estimée à 1,5 milliards de dollars par les experts du marché des changes. Les autorités russes font preuve d’un interventionnisme effrené afin de limiter l’appréciation du rouble sur le marché. Le premier ministre russe Vladimir Poutine a d’ailleurs clairement affirmé à plusieurs reprises que Moscou ne laissera pas le rouble s’apprécier au-delà d’un seuil prévu par les autorités.
La hausse du rouble est évidemment la conséquence directe de l’affaiblissement du dollar sur le marché des devises mais pas seulement. En effet, la hausse du prix des matières premières et notamment du pétrole encouragent l’achat de roubles. Cependant, les analystes craignent que le rouble ne soit l’objet d’une bulle spéculative et qu’en cas de baisse des cours du pétrole, la tendance ne se renverse brutalement.
L’affaiblissement du billet vert pousse également les investisseurs à se précipiter sur l’or. En effet, l’or apparaît comme une valeur refuge idéale pour de nombreux intervenants des marchés qui se méfient de plus en plus du billet vert. Les rumeurs d’hier, démenties depuis par la plupart des pays du Golfe Persique et la Russie, soulignent à quel point le statut du dollar est remis en question depuis le début de la crise. Cette remise en question profite à l’or qui a atteint un nouveau sommet aujourd’hui, à 1045 dollars l’once sur le Comex à New York. Son précédent record était à 1033,90 dollars. La hausse de l’or est également le fruit de craintes persistantes liées à l’inflation. Pour cela, il faut revenir à la théorie monétariste qui, dans les grandes lignes, affirment que des injections massives de liquidités dans l’économie, comme l’ont fait les banques centrales, créent des tensions inflationnistes. De tels perspectives incitent automatiquement les investisseurs à se replier sur l’or, dont le cours augmente à chaque poussée inflationniste. Dans les semaines qui viennent, les investisseurs s’attendent à ce que le cours de l’once continue de progresser, porté par l’évolution des monnaies du marché des changes.