La paire EUR/USD a passé une nouvelle fois le seuil psychologique de 1.50. Le moment est donc venu de prendre un peu de recul et d’analyser cette paire un peu plus en détails.
Mardi, le trading sur la paire a montré deux côtés. En Asie et au début du trading en Europe, la monnaie unique européenne était sous pression, alors que les marchés asiatiques étaient à la baisse. L’EUR/USD a touché un niveau le plus bas de 1.4890, avant de trouver un palier. Les pertes sur le marché européen ont été limitées, et de bons chiffres économique sont soutenu le sentiment du risque et donc l’EUR/USD.
Après la fermeture des marchés européens et une ouverture négative en Amérique, les marchés ont observé le résultat des protocoles de la Fed et de la vente aux enchères des obligations du Trésor américain à maturité de 5 ans. Cette vente a été très réussie et a repoussé les marchés à la hausse, même s’ils ont fini en légère baisse. L’EUR/USD n’a pas réagi de manière significative.
Les protocoles de la Fed ont montré que ses membres sont un peu plus optimistes sur la croissance de l’année prochaine et qu’ils ont mentionné les effets secondaires de taux extrêmement bas à long terme, comme la création d’une bulle financière. La Fed ne semble pas inquiète d’une reprise de l’inflation à court terme. Les protocoles ont aussi mentionné le dollar faible, qui pourrait être un problème si cela poussait à l’inflation, ce qui ne semble donc pas concerner la Fed outre mesure en ce moment. En réalité, il ne semble pas du tout que la Fed ou le gouvernement américain désirent renforcer le dollar.
Dans ce contexte, la paire EUR/USD a poursuivi sa hausse hier soir pour clôturer à 1.4968 avant de poursuivre sa hausse ce matin pour atteindre le niveau de 1.5028 dans les échanges, avant de reculer très légèrement à 1.5021.
On attend aujourd’hui de nombreuses nouvelles économiques importantes, surtout aux Etats-Unis. Celles-ci affecteront surtout la paire au travers du comportement du marché des actions. Ceci dit, alors que la BCE se prépare à battre en retraite de ses mesures exceptionnelles, la Fed n’envisage pas encore sa stratégie de sortie, et on devrait donc voir la poursuite de la dépréciation du dollar, peut-être même si le rallye sur les marchés actions perd de sa force. En tout état de cause, le niveau le plus haut de l’année, à 1.5064, est maintenant à portée de main.
Le contexte global de la paire nous fait redire ce que nous avons eu l’occasion de dire à de nombreuses reprises déjà: la paire EUR/USD se comporte sur le modèle de l’appétit du risque sur les marchés actions. De plus, l’USD est devenu la monnaie de choix pour les carry trade, ce qui devrait mettre une pression consistante sur l’USD et le garder dans un état de faiblesse chronique. A plus long terme, cependant, différentes raisons poussent à penser que l’appétit du risque ne pourra continuer à jouer tout seul le rôle qu’il a joué ces derniers mois sur le marché des devises en général et sur la paire EUR/USD en particulier. Le point de décorrélation n’est pas atteint, toutefois, et pour l’instant, il faut continuer à surveiller attentivement le marché des actions pour comprendre le comportement du marché des devises. A court terme, c’est donc vers une poursuite de la hausse de l’EUR/USD que l’on se dirige.
Du point de vue technique également, la tendance est claire et pointe vers la poursuite de la hausse, même si on ne peut exclure un arrêt temporaire de la hausse jusqu’à la fin de l’année.
On a un support à 1.4956/38, un autre à 1.4897/90, un à 1.4870, un à 1.4833, un à 1.4800 et enfin un dernier à 1.4737. Au-dessous de cette séquence, on reprendrait une tendance de court-terme à la baisse.
Les résistances sont situées à 1.5008, à 1.5017/31, à 1.5049/64 et à 1.5164.
Les indicateurs montrent que la paire est légèrement sur-achetée.
N’oubliez pas vos stops !