Le week-end dernier fut particulièrement chargé pour le marché des changes. L’actualité se concentrait essentiellement sur les derniers déboires de Dubaï et, également, sur les débats entre les dirigeants de la zone euro et les responsables chinois.
Sur ce dossier, la tension est montée d’un cran entre les deux partenaires ce week-end à Nankin. En effet, le président de l’Eurogroupe, Jean Claude Juncker, récemment écarté de la présidence de l’UE, a exhorté les autorités chinoises à laisser le yuan poursuivre sa hausse sur le marché.
A l’issue d’une journée de discussions, la frustration était palpable du côté européen puisque Jean Claude Juncker a affirmé lors d’une conférence de presse « Je ne peux pas dire que je suis plus optimiste que je ne l’étais avant de venir ici ».
Jusque là, la zone euro n’a jamais réellement condamné la politique de taux de change des autorités chinoises, une telle condamnation étant d’habitude plus l’apanage des Etats-Unis. Cependant, depuis juillet dernier, le régime chinois a décidé de lier de nouveau sa monnaie au dollar afin d’aider les industries exportatrices du pays. En raison de la faiblesse du dollar sur le marché des changes depuis quelques mois, certains pans de l’industrie européenne sont devenus moins compétitifs, face aux Etats-Unis mais également à la Chine du fait de l’indexation du yuan au billet vert.
Par conséquent, les représentants de la zone euro, notamment Jean Claude Juncker et le Président de la Commission Européenne Jose Manuel Barroso ont appelé ce week-end à une « appréciation ordonnée et progressive du renminbi ».
Le Premier ministre chinois a, de son côté, rappelé la nécessité de maintenir le taux de change du yuan à un niveau équilibré et raisonnable, critiquant au passage de manière implicite l’affaiblissement marqué du dollar américain.
Pour autant, les discussions n’ont, semble-t-il, pas abouti, conduisant surtout à une frustration de la représentation de l’Union Européenne qui n’a pas réussi à faire pression sur les autorités de Pékin.