Les mesures prises mardi par la Chine pour réduire une surchauffe de l’économie semblent avoir été digérées par les investisseurs du marché des changes. En effet, ces derniers ont eu plutôt tendance aujourd’hui à se porter sur des devises rémunératrices, délaissant le dollar et le yen.
Cet entrain des cambistes a toutefois eu des effets plutôt réduits sur la monnaie unique européenne qui, après avoir atteint un plus haut depuis le 16 décembre à 1,4582 dollar, réduisait ses gains face au billet vert en fin de séance aujourd’hui.
Plusieurs facteurs expliquent l’affaiblissement de l’euro. Une fois encore, le premier facteur explicatif est l’inquiétude des investisseurs quant à la dette de certains Etats-membres de l’UE qui rejailli sur toute la zone euro. Bien que le Premier ministre grec Georges Papandréou a tenté de rassurer les marchés en affirmant que le pays ne sortirait en aucun cas de la zone euro et qu’il n’aurait pas recours aux financements du FMI mais seulement à son aide technique, les investisseurs restent toujours inquiets sur la santé des Etats du sud de la zone euro et sur un éventuel risque de contagion. De telles inquiétudes ont par ailleurs été étaillées par les propos de l’agence de notation Moody’s qui a laissé entendre que la Grèce et le Portugal, deux pays dont les notes ont été revues à la baisse récemment, risquent une mort lente s’ils ne prennent pas des mesures rapides et énergiques afin d’inverser la tendance. Ces mesures passent notamment par un assainissement des finances publiques afin de restaurer la confiance.
Pour l’euro, la réunion de la Banque Centrale Européenne puis la conférence de presse de Jean Claude Trichet devraient constituer demain des indicateurs de première importance pour les traders.
Enfin, la livre sterling a affiché une légère hausse aujourd’hui, soutenue par les propos de Andrew Sentance, membre du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre. Dans un entretien qu’il a accordé au Guardian, Andrew Sentance a affirmé que l’économie du pays est en train de sortir de la récession progressivement, appelant la banque centrale à interrompre son programme de rachats d’actifs afin de prendre le pouls de l’économie britannique. De tels propos ont rassuré les investisseurs qui s’inquiètent depuis plusieurs mois de l’économie du Royaume-Uni, l’une des plus sinistrées d’Europe Occidentale du fait de la crise économique mondiale.