A l’heure actuelle, la devise canadienne a été fortement pénalisée par le retour de l’aversion pour le risque suite à l’annonce de la Chine de mesures exceptionnelles afin d’éviter une surchauffe de son économie. La crainte de voir la demande chinoise, moteur de la reprise économique pour de nombreux pays, a poussé les investisseurs à se détourner des dollars des antipodes, notamment du dollar canadien. A ce phénomène, il convient également d’ajouter que les commentaires plutôt accommodants de la banque centrale canadienne à l’issue de sa réunion de politique monétaire ont sapé l’intérêt pour le dollar canadien.
Toutefois, les analystes du marché des changes restent optimistes sur les chances de rebond de la monnaie canadienne face au dollar américain. Il est probable qu’une fois les inquiétudes concernant la Chine seront estompées, la hausse du dollar canadien reprenne. Afin d’éviter que le huard n’atteigne la parité, la Banque du Canada devra être vraisemblablement contrainte de prendre des mesures vigoureuses dans le but de protéger ses industries exportatrices face à la concurrence internationale.
Par ailleurs, avec un taux d’intérêt qui stagne pour l’heure à 0,25%, le dollar canadien pourrait faire l’objet d’opérations de carry trade en tant que devise de financement. Pour l’instant, la banque centrale n’envisage pas de remonter ses taux alors que des rumeurs insistantes circulent sur les marchés concernant une remontée plus tôt que prévu des taux de la Fed.
Enfin, le dernier argument avancé par les investisseurs et les analystes du marché des changes est que le cycle haussier du dollar canadien pourrait aussi être alimenté par l’appétit des autres banques centrales qui cherchent à diversifier leurs réserves, pour le moment largement constituées de dollars et d’euros. Avec le doute persistant sur le statut international du dollar et les déboires de la zone euro concernant la Grèce et le Portugal, le dollar canadien pourrait apparaître comme une alternative idéale.