Après le jeudi noir sur le marché obligataire grec, les investisseurs se sont réveillés hébétés aujourd’hui. En dépit d’un énième démenti de Berlin concernant une aide bilatérale ou concertée des pays membres de l’UE en direction de la Grèce, les marchés bruissent de rumeurs concernant un sauvetage du pays. Avec un endettement qui atteint près de 120% du PIB, le pays fait face à une situation financière dramatique. Les investisseurs attendront notamment avec impatience le verdict de la Commission Européenne prévu le 3 février prochain concernant un plan de remise en ordre financier établi par le gouvernement d’Athènes. L’attente de cette décision devrait faire monter la pression sur les marchés et notamment sur la monnaie unique européenne qui est retombée hier après-midi sous la barre des 1,40 dollar.
En Asie, l’euro ne s’est pas vraiment réveillé, plafonnant à 1,3960 dollar. Les chiffres du chômage dans la zone euro n’ont pas rassuré les investisseurs. Sous l’effet de la crise, le taux de chômage dans l’euroland a dépassé les 10% en décembre, s’établissant à un niveau proche de celui des Etats-Unis. Les pays les plus touchés de l’UE sont les pays baltes, la Lettonie battant un record avec 22,8% de chômage tandis que la Belgique caracole en tête pour les pays de la zone euro avec un chômage qui s’est établi à 8,2%, suivie de près par l’Allemagne à 7,5%.
Outre l’euro, les dollars des antipodes continuent leur affaiblissement, poussés à la baisse par le retour de l’aversion pour le risque, dommage collatéral des déboires de la Grèce et, dans une moindre mesure du Portugal, et de la probable baisse de la demande en matières premières par la Chine, le pays cherchant à tout prix à éviter une surchauffe de son économie.
Cette atmosphère particulière permet au billet vert et au yen de tirer leur épingle du jeu. Aux Etats-Unis, comme prévu, le chef de la banque centrale Ben Bernanke a été reconduit dans ses fonctions hier, soit quelques jours avant l’expiration de son mandat. Les marchés avaient eu une petite frayeur avant cette confirmation, craignant une fronde de l’opposition républicaine contre le chef de la Fed.