Une nouvelle semaine qui se termine avec toujours la même problématique au coeur des préoccupations des investisseurs: l’état des finances publiques dans la zone euro. Bien que la Grèce ait fait preuve de volontarisme et que la Commission Européenne ait placé sous étroite surveillance le pays, l’anxiété est toujours palpable sur toutes les places financières mondiales. En effet, dernière le cas emblématique de la Grèce se cache des situations similaires avec l’Espagne et le Portugal. Les investisseurs redoutent de plus en plus que certains gouvernements européens ne soient pas en mesure d’assainir d’eux-mêmes leurs finances publiques, ce qui les obligerait à recourir à l’aide du Fonds Monétaire International.
Dans ce climat de défiance, les investisseurs ont favorisé les valeurs refuges au détriment des valeurs jugées plus risquées, ces dernières étant entrainées par la dégringolade des bourses et des matières premières.
Bilan de semaine sur les marchés actions
La situation sur la place de Paris est probablement emblématique cette semaine de la situation dans les autres bourses mondiales. Sur la semaine, Paris a perdu près de 5%. Sur la seule journée de jeudi, le CAC 40 a décroché de 2,75%, chute qui s’est accentuée vendredi avec une dégringolade de 3,40%. Les valeurs bancaires ont essuyé les chutes les plus importantes avec – 5,49% pour BNP Paribas ou encore – 4,19% pour la Société Générale.
Bilan de semaine sur le marché des changes
La baisse très nette des places boursières a évidemment influé sur le cours de l’euro en raison de la corrélation existant entre les deux. Quand bien même cette corrélation n’existerait pas, la situation inquiétante des finances publiques dans la zone euro aurait suffi pour faire chuter la monnaie unique européenne. En dépit du ton rassurant de Jean Claude Trichet, les investisseurs ont exprimé leur défiance vis à vis de l’euro, la devise accumulant les plus bas en fin de semaine.
Le coup de grâce fut porté à l’euro par la publication des chiffres de l’emploi américain. Bien que les économistes ont salué le recul en dessous de 10% du chômage outre-Atlantique, les investisseurs se sont plutôt focalisés sur les 20 000 destructions d’emplois enregistrées par l’économie américaine au cours du mois de janvier. Cette annonce a provoqué le repli de l’euro à son niveau d’il y a huit mois et demi.
La livre sterling a connu une semaine moins agitée que l’euro, marquée par la réunion de la Banque d’Angleterre. Cette dernière s’est abstenue de tout mouvement des taux. La publication de l’indice des prix dans les services, qui est en baisse, rend pour le moment impossible toute hausse des taux de la part de la banque centrale britannique.
Les deux gagnants de la semaine sont le dollar et le yen, la devise japonaise ayant une légère avance sur le billet vert. En période d’aversion pour le risque, les investisseurs connaissent un véritable engouement pour ces monnaies.
Déconvenue pour les matières premières
Les devises liées aux matières premières ont évidemment subi la déconvenue de l’or et du pétrole sur la semaine. Le renforcement du billet vert et les chiffres des stocks de brut américain ont poussé à la baisse le baril de pétrole tandis que l’once d’or a accusé une difficile semaine avec plus de 75 dollars perdus en l’espace de seulement trois séances.