En mi-journée, la monnaie unique européenne poursuivait son fléchissement face au dollar, atteignant en début d’échanges européens un plus bas depuis six jours à 1,3540 dollar. La devise américaine a progressé aujourd’hui face aux principales devises du marché des changes sous l’effet d’une amélioration des perspectives économiques outre-Atlantique et du renforcement des spéculations concernant la fin des mesures de relance par la Fed. Selon les analystes, la Réserve Fédérale pourrait être la première banque centrale occidentale à mettre un terme à ses mesures de relance du fait de la reprise de l’activité économique.
Le dollar a capitalisé sur le relèvement des prévisions de croissance, comme l’a indiqué la publication des minutes de la Fed hier, et sur des indicateurs économiques meilleurs que prévu, notamment l’indicateur composite de l’activité économique aux Etats-Unis et de l’activité industrielle de la région de Philadelphie pour le mois de février.
Cette hausse du dollar a par ailleurs été accentuée du fait de la baisse du prix de l’or suite à la décision du FMI de mettre en vente prochainement 191,3 tonnes d’or. D’après les analystes, les banques centrales asiatiques devraient se ruer sur ces lingots d’or mis en vente par l’organisation internationale afin de diversifier leurs réserves. Il y a près de quatre mois, la banque centrale indienne avait acheté directement auprès du FMI près de 200 tonnes d’or.
Le yen a opéré face au billet vert une hausse aujourd’hui, la première depuis cinq jours. Cette hausse de la devise nippone a été alimentée par la décision de la Banque du Japon ne pas procéder à de nouveau rachats d’obligations, contrairement aux exigences du gouvernement de centre-gauche.
La livre sterling opérait de son côté vers midi une baisse simultanée face au dollar et à l’euro alors que le communiqué de la banque centrale britannique a été rendu public. Ce communiqué précise que les membres du comité de politique monétaire ont voté à l’unanimité le maintien du principal taux directeur de l’institution à 0,50% lors de la réunion de février, et la suspension du programme de rachats d’actifs dont le montant avait été épuisé en début d’année. Les membres du comité s’attendent à ce que l’inflation reste au-delà de la cible de 2% à court terme, l’inflation ayant atteint 3,5% en janvier dernier. Toutefois, cette hausse de l’inflation ne devrait être que temporaire c’est pourquoi la BoE n’envisage pas pour le moment une intervention afin d’infléchir la tendance actuelle.
Par ailleurs, certains spécialistes, qui sont pour l’instant minoritaires, prédisent une appréciation du yuan d’ici au mois prochain de 5% afin d’empêcher que la croissance économique n’entretienne une inflation galopante. Cette hypothèse semble pour le moment peu probable, la banque centrale chinoise devrait se contenter dans un premier temps d’apprécier l’effet des récentes mesures prises, notamment pour freiner l’accès aux crédits. Depuis le début de l’année, les autorités chinoises s’efforcent d’éviter une surchauffe de l’économie en relevant notamment le ratio de réserves des banques présentes dans le pays.
Enfin, bien que la candidature de Mario Draghi pour succéder à Jean Claude Trichet à la tête de la BCE semble compromise suite au choix des ministres des Finances de notamment un portugais au poste de vice-président, le ministre de l’Economie italien a affirmé que le gouverneur de la Banque d’Italie serait un candidat « excellent » pour succéder à Trichet.