Le battage médiatique est au menu du marché des changes en ce début de semaine. La paire EUR/USD a connu une légère hausse ce matin en Asie à la faveur d’un article du quotidien allemand Der Spiegel annonçant un plan de sauvetage de 25 milliards d’euros en faveur de la Grèce.
Toutefois, ce plan, qui est issu des entrailles du ministère des Finances allemand, n’a pas pour le moment de raison d’entrer en vigueur. Comme l’a souligné le quotidien d’outre-Rhin, c’est une option envisagée par Berlin en cas de détérioration de la situation en Grèce. L’objectif pour l’Allemagne n’est pas de sauver Athènes mais plutôt d’éviter à son secteur bancaire, qui est assez exposé en Grèce et dans la péninsule ibérique, de nouveaux déboires. Le démenti des autorités allemandes puis l’article de George Soros publié dans le Financial Times ce week-end, dans lequel il met en doute la volatilité de la monnaie unique européenne, sont passés presque inaperçus aux yeux des investisseurs.
En Asie, les rumeurs concernant une probable appréciation du yuan s’intensifient. Les analystes considèrent en effet que Pékin devrait être contraint à une telle mesure afin de contenir l’inflation dans le pays. La banque centrale chinoise s’efforce depuis le début de l’année à éviter une surchauffe de l’économie en restreignant notamment l’accès au crédit. Si une appréciation du yuan est décidée par Pékin, il semble probable que le dollar australien, le dollar néo-zélandais et le yen connaissent une phase de raffermissement mais qui aura peu de chance de durer. Toutefois, l’hypothèse d’une réévaluation du yuan n’est pas encore admise par tous les spécialistes, il convient donc d’être prudent.
Du côté de la Grèce, le Premier ministre a accordé un entretien à la BBC dans lequel il a affirmé ne pas être intéressé par un éventuel « renflouement » du pays. Il s’est par ailleurs refusé à commenter les spéculations du journal Der Spiegel. Selon de nombreux articles de presse qui n’ont pas eu de caution officielle, le pays pourrait être tenté de mettre aux enchères près de 5 milliards de bons à 10 ans cette semaine. Si une telle opération devait avoir lieu, il faudra s’attendre à une nouvelle chute de la monnaie unique européenne, la crédibilité de l’euro face aux autres devises prenant un coup sérieux.
Enfin, le Japon n’est pas encore sorti d’affaire comme l’a laissé entendre l’agence de notation Standard & Poor’s attribuant des «perspectives négatives » à la dette du pays. La déflation qui sape l’économie nippone nécessite une meilleure coordination entre le Ministère des Finances et la banque centrale japonaise selon l’agence. Cependant, des tensions existent entre les deux institutions qui peinent à trouver un terrain d’accord sur la politique à mener afin de lutter contre la déflation. Selon le gouvernement, le pays ne pourrait sortir de la déflation que dans deux ou trois ans, ce qui permettrait alors d’assainir les finances publiques et de retrouver un peu plus de crédibilité sur les marchés.