Après un plus bas depuis mai 2009 en début de matinée face au billet vert, l’euro s’est repris. Les craintes concernant l’état des finances publiques de la Grèce demeurent mais le gouvernement d’Athènes devrait annoncer des mesures supplémentaires demain, répondant ainsi aux attentes de Bruxelles, ce qui a permis à l’euro de se redresser un peu en fin de séance. Pour autant, la crise de confiance que subit la monnaie unique européenne est loin d’être terminée selon les analystes. Plusieurs hypothèses circulent en ce moment sur le marché, concernant notamment un éventuel plan d’aide de la part de Paris et de Berlin qui passerait notamment par la Caisse des dépôts. Pour l’instant, les deux capitales ne réfutent pas que des plans sont à l’étude mais ne s’avancent pas davantage.
A l’inverse de la banque centrale australienne, la banque du Canada a décidé aujourd’hui, sans surprise, de laisser son taux directeur à 0,25%, un plus bas historique. Une telle décision n’a par conséquent pas provoqué de remous pour le dollar canadien. A moins d’une forte poussée de l’inflation, la banque centrale devrait maintenir ses taux à ce niveau jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2010. Bien que l’économie canadienne ait cru plus fortement que prévu au quatrième trimestre 2009 avec une hausse de 5% en rythme annuel, la vigueur du dollar canadien qui a presque retrouvé la parité avec le billet vert et le bas niveau de la demande américaine en chiffres absolus plaident pour un maintien des taux à un niveau relativement bas pendant encore quelques mois.
La Banque Centrale Européenne a par ailleurs alloué aujourd’hui 80,4 milliards d’euros dans le cadre de son opération principale de refinancement à direction des banques implantées dans la zone euro. L’appel d’offres était assorti d’un taux fixe de 1%, appel d’offres auquel 65 banques ont répondu. Jeudi, à l’issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, la BCE doit annoncer un nouvel allègement de son dispositif anti-crise.
En Argentine enfin, la présidente Cristina Kirchner a décidé de braver une interdiction de justice et l’opposition majoritaire au Congrès afin de puiser, à l’aide d’un nouveau décret, dans les réserves de la banque centrale pour payer la dette de 2010. Au total, ce sont près de 6,5 milliards qui devraient être retirés des réserves. En janvier, un précédent décret du gouvernement qui prévoyait de puiser dans les réserves de la banque centrale avait créé une crise institutionnelle qui s’était finalement dénouée avec la démission de l’ancien chef de l’institut monétaire, Martin Redrado. Cette décision ne devrait pas vraiment rassurer les créanciers de l’Argentine qui s’inquiètent de la manière très musclée de gouverner de la présidence Cristina Kirchner.