Ce début d’année est plutôt propice aux bons coups sur le marché des changes. En effet, rumeurs et déclarations contradictoires se succèdent depuis plusieurs semaines, aussi bien au sujet de la Grèce qu’au sujet des législatives outre-Manche. Par conséquent, les devises fluctuent beaucoup en cette période de sortie de crise, ce qui est propice à de bonnes opérations.
Toutefois, cette semaine, ce sont surtout les banques centrales qui ont mené la danse. Deux tendances se dessinent : d’un côté les pays qui sortent progressivement de la crise et sont incités à augmenter leurs taux à l’instar d’Israël ou de l’Australie et de l’autre côté, les pays qui sont encore attentistes comme les pays membres de la zone euro ou le Royaume-Uni. La situation économique dans ces pays est encore trop fragile pour autoriser un relèvement des taux.
Par conséquent, vous l’aurez compris, dès mardi, la Banque centrale australienne a décidé de relever ses taux, au lendemain d’un plus haut historique du dollar australien face à l’euro. Désormais, les taux d’intérêt australiens sont à 4%, ce qui accentue la rentabilité de la devise nationale et donc l’attrait des investisseurs. La banque centrale peut notamment se targuer de finances publiques saines, d’un chômage mesuré qui évolue autour de 6% de la population active et des bons résultats des groupes miniers du pays. Bien que les investisseurs craignent un ralentissement de la demande de matières premières par la Chine, le dollar australien reste une devise phare des investisseurs. La solidité de l’économie australienne incite à acheter des dollars australiens.
A l’inverse, la prudence est toujours de mise en Europe et outre-Atlantique. Le Canada a opté pour le statu quo, choix raisonnable alors que l’économie canadienne est encore fragile, notamment dépendante de la reprise aux Etats-Unis. En Europe, le bilan est presque le même mais les rumeurs ont joué un rôle assez important dans l’évolution de l’euro et de la livre sterling. Statu quo pour la BCE et la BoE. La zone euro doit faire face à la situation grecque qui semble, en apparence, s’améliorer. Toutefois, des inconnues demeurent notamment concernant l’aide apportée par la France et l’Allemagne au pays. Au lendemain de la rencontre entre la chancelière allemande et le Premier ministre grec, aucune information à ce sujet n’a été communiquée ce qui alimente les spéculations. La livre sterling a connu de son côté une mauvaise semaine en raison de spéculations concernant la politique monétaire et fiscale à venir. La devise a fortement décroché en début de semaine puis a repris un peu de terrain mais reste fragile. Les analystes font notamment valoir que la situation budgétaire du pays éveille de nombreuses inquiétudes.
Enfin, bonne nouvelle pour le dollar puisque les chiffres du chômage ont rassuré les investisseurs, le nombre de licenciements en février étant moins important que prévu. Ces chiffres ont permis au billet vert de finir la semaine sur une note positive.