Journée plutôt calme une nouvelle fois sur le marché des changes avec peu d’indicateurs macroéconomiques. Toutefois, les annonces des derniers jours des agences de notation financière ont considérablement influé sur le cours des devises.
La monnaie unique européenne a fini la séance d’aujourd’hui en recul, évoluant autour de 1,36 dollar alors que la pression sur la Grèce s’accentue de nouveau et qu’un nouveau débat vient d’émerger dans la zone euro concernant la création d’un Fonds monétaire européen. Cette idée est soutenue avec force par Bruxelles, Paris et Berlin. Le président de la Bundesbank, Axel Weber, qui est pressenti pour succéder à Jean Claude Trichet, a toutefois rejeté l’idée d’un tel fonds, arguant qu’il est plus important pour le moment de s’employer à faire fonctionner plus efficacement les institutions existantes. Un tel avis semble plutôt sage et a été apprécié par les marchés. Les places financières restent en effet très prudentes par rapport à cette idée qui tombe à pic.
La Banque Centrale Européenne est en effet en froid avec le FMI qui est accusé de s’immiscer de trop prêt dans les affaires de l’UE et, surtout, les marchés interprètent le lancement de cette idée comme une tentative mal menée de faire oublier les déboires de la Grèce et de la péninsule ibérique. En effet, le lancement de cette idée apparaît comme un écran de fumée destinée à faire oublier aux investisseurs que la situation grecque est toujours tendue et que le Portugal et l’Espagne vont droit dans le mur. L’idée de ce Fonds monétaire européen est d’ailleurs intervenue alors que le Portugal a présenté hier les grandes lignes de son programme de stabilité et de croissance pour les trois ans à venir. Les mesures d’austérité n’ont toutefois pas convaincu les marchés et les agences de notation. L’agence Fitch a en effet affirmé qu’elle n’exclut pas une dégradation de la note de crédit du pays.
La pression est aussi importante sur la livre sterling au fur à mesure que les législatives approchent. L’annonce par l’agence de notation Moody’s de son intention de réévaluer les notes de crédit des banques britanniques sur les trois prochaines années en raison de l’aide apportée par le gouvernement pendant la crise n’a certainement pas arrangé les affaires de la devise de Sa Majesté.
Enfin, les économistes s’attendent à ce que la BNS laisse filer le franc suisse dans le courant de l’année alors que la banque centrale était intervenue à plusieurs reprises ces derniers mois sur le marché des changes afin de freiner l’appréciation de la devise suisse. Toutefois, les dernières interventions de la banque centrale se sont révélées de moins en moins efficaces, ce qui incite probablement l’institut monétaire à adopter une nouvelle stratégie.