Très mauvaise séance pour l’euro qui est passé pour la première en dessous du seuil de 1,34 dollar sur le marché des changes depuis plus de dix mois. Face au franc suisse, l’euro subit aussi une déconvenue puisque les investisseurs semblent déterminés à tester la stratégie de la BNS et à profiter de l’éclaircie économique dans la Confédération. Face au yen en revanche, la monnaie unique européenne a réussi à se maintenir à son niveau de la veille.
Pourtant, l’Europe semble avoir enfin réussi à prendre son destin en main, ou presque. En effet, un consensus politique semble de dessiner peu avant le sommet de Bruxelles de demain puisque Paris a cédé à l’intransigeance allemande en autorisant un recours au Fonds Monétaire International pour aider la Grèce. Apparemment, d’après la presse, ce serait une solution mixte qui serait privilégiée avec un appel au FMI mais aussi un engagement de l’UE. Cette nouvelle architecture est encore un peu floue mais des informations devraient être communiquées d’ici à la fin de la semaine. La Grèce semble donc sauvée mais ce consensus politique envoie un mauvais signal aux investisseurs alors que le Portugal subit les attaques des agences de notation. En effet, l’image un peu enjolivée mais largement véhiculée par Bruxelles d’une Europe solidaire en a pris un coup avec ce recours possible au FMI. Techniquement toutefois, un tel recours semble tout à fait logique, d’autres pays ayant déjà fait appel à l’organisation internationale. Après tout, n’est-ce pas son rôle ?
Cependant, maintenant que le cas grec est en passe d’être résolu, c’est au Portugal d’attirer les projecteurs. En effet, l’agence de notation Fitch a dégradé d’un cran la note du Portugal de «AA » à «AA-» et l’a placé sous perspective négative. L’agence Standard & Poor’s avait déjà réduit la note du Portugal en janvier dernier. Cette baisse devrait donner toutefois du grain à moudre aux partisans de la création d’une agence de notation européenne placée sous la tutelle de la BCE.