La monnaie unique européenne a repris un peu de terrain hier, atteignant 1,3352 dollar vers 18h heure de Paris contre 1,3352 dollar mercredi vers 23h. Le soutien apporté par la France à la proposition de Berlin de combiner une aide bilatérale européenne et un recours au Fonds Monétaire International afin de sauver la Grèce du naufrage a rassuré, au moins pour un temps, les investisseurs du marché des changes. Une fois l’annonce faite à Bruxelles alors que la presse évoquait une telle solution depuis quelques jours, l’euro a même bondi à 1,3387 dollar, son plus haut niveau de la séance. Pour autant, cette nouvelle n’a pas permis à l’euro de reprendre du terrain face au franc suisse qui a les faveurs du marché depuis plusieurs semaines.
Bien que la Grèce soit en passe de sortir de l’impasse grâce à cette aide salutaire, l’euro n’est pas encore sauvé comme le remarquent les analystes. En effet, le cas du Portugal, comme nous l’avons évoqué avant hier, pose toujours problème et, surtout, la crédibilité de la zone euro fut atteinte par les déboires de la Grèce et les hésitations de ses membres pour venir en aide au pays. Par conséquent, les prochaines semaines seront décisives pour restaurer cette crédibilité.
L’annonce de l’accord n’a en tout cas pas satisfait le président de la Banque Centrale Européenne, Jean Claude Trichet, qui était opposé depuis le début à un recours au FMI. Il a affirmé aujourd’hui qu’un tel recours est «très très mauvais » et que les pays de l’euroland, en faisant appel à l’organisation internationale, se défaussent de leurs responsabilités. Une telle vision n’est, certes, pas fausse mais ce recours a l’avantage d’apporter à l’Europe un consensus politique sur la question, consensus qui n’était pas encore assuré à l’ouverture du sommet de Bruxelles.