Le marché des devises a évolué cette semaine au gré de l’actualité concernant la Grèce. Le début de semaine fut marqué par une nette chute de l’euro, la devise passant en dessous de 1,33 dollar et perdant en l’espace de quelques jours, de lundi à jeudi, près de 200 pips face au billet vert.
Heureusement, l’annonce d’un accord franco-allemand sur la Grèce, qui devrait aboutir à une aide mixte au pays, venant à la fois de l’Europe et du FMI, a permis à la monnaie unique européenne de reprendre un peu d’ampleur face aux autres devises. Après avoir vivement critiqué l’accord, le chef de la BCE, Jean Claude Trichet a tenu à modérer jeudi soir ses propos, constatant qu’ils avaient un effet très négatif sur les investisseurs. Selon de nombreux analystes, il est probable en fait que l’UE ne mette pas les mains à la poche dans le cadre de cet accord qui restaure toute l’autorité du Fonds Monétaire Internationale. Depuis le début de la crise économique, de nombreux pays ont en effet fait appel à l’organisation internationale qui avait été plutôt vilipendée depuis le début des années 90 en raison de critiques virulentes contre les politiques libérales qu’elle prônait.
Toutefois, le rebond de l’euro pourrait être éphémère. En effet, la dégradation de la note de la dette du Portugal par l’agence Fitch rappelle que la Grèce n’est pas le seul pays de l’UE à éveiller les inquiétudes des marchés. Le Portugal mais aussi l’Espagne et le Royaume-Uni sont surveillés de près. De nouvelles craintes concernant les déficits des Etats pourraient refaire chuter l’euro sur le marché des changes.
Le yen a opéré quant à lui une forte décrue cette semaine du fait d’un appétit pour le risque bien marqué sur les marchés boursiers. La paire USD/JPY souffre aussi en ce moment des rapatriements de fonds des entreprises exportatrices nippones qui cherchent à échanger leurs dollars en yens avant la clôture de l’année fiscale, c’est-à-dire le 31 mars prochain.
La devise qui a éveillé le plus l’intérêt ces derniers jours sur le marché des changes est incontestablement le franc suisse. La devise helvétique a opéré face à l’euro une très forte appréciation en début de semaine profitant des inquiétudes concernant la Grèce. Certains analystes ont aussi jugé que les investisseurs tentaient de mettre au défi la BNS qui a affirmé plus tôt qu’elle cessait ses interventions sur le marché des changes pour freiner l’appréciation du franc suisse. Pour autant, la semaine fut ponctuée du côté de la Confédération par de nombreuses déclarations de dirigeants économiques mettant en garde contre une hausse trop importante de la monnaie nationale. Certains traders seront tentés de parier sur une prochaine intervention de la banque centrale suisse, ce qui aurait pour effet de faire baisser momentanément la devise suisse. Toutefois, un tel trade semble assez risqué pour le moment.