En ce début de séance en Europe, l’appétit pour le risque va certainement influer beaucoup sur les cours comme ce fut le cas en Asie. En effet, le dollar australien a enregistré de bonnes performances ce matin. Il est probable que le dollar canadien, comme nous l’avons prévu hier, poursuivre son renforcement lors de la séance d’aujourd’hui face au billet vert, le talonnant de près.
En dépit de l’appétit pour le risque, le yen a réussi à se maintenir relativement stable face au dollar et à l’euro. Plusieurs indicateurs économiques sont tombés ce matin, incitant à la prudence au Japon. En effet, la reprise de l’activité économique est encore très dépendante du risque de déflation et de la manière avec laquelle les autorités vont combattre ce risque. Le chômage s’est maintenu stable, à 4,9% tandis que la production industrielle a chuté pour la première fois en un an de 0,9%. Les analystes s’attendaient dans leur majorité à une baisse de seulement 0,5%. Toutefois, les autorités se sont efforcées de rassurer en soulignant que cette baisse faisait suite à une hausse de plus de 2,7% en janvier. D’ailleurs, les industriels interrogés par le ministère de l’Economie se montrent plutôt confiants puisqu’ils pronostiquent pour le mois de mars une hausse de 1,4% de la production industrielle. Cette dernière devrait faire des zigzags puisqu’une baisse de 0,1% est attendue en avril même si les économistes plaident sur une tendance haussière à moyen terme.
Toujours en Asie, le nouveau conseiller de la banque centrale chinoise, Xia Bin, a appelé à la reprise de l’appréciation progressive du yuan sur le marché des changes. Toutefois, cette opinion ne reflète pas pour l’instant la position de la banque centrale qui plaide comme toujours pour la stabilité de la devise chinoise. Après avoir laissé le yuan s’apprécier de plus de 20% face au dollar américain entre 2005 et 2008, Pékin a interrompu ce mouvement du fait de la crise économique et financière. Il y a quelques semaines les places financières bruissaient de rumeurs concernant une prochaine réévaluation du yuan mais ces rumeurs se sont depuis atténuées. Il semble peu probable que Pékin décide un tel mouvement pour l’instant, au grand dam de ses partenaires économiques.
En Europe, après la Roumanie, c’est au tour de la Hongrie de baisser son principal taux directeur d’un quart de point, à 5,50%, en raison de la baisse de la pression inflationniste. Le pays fut l’un des plus touchés par la crise économique en Europe et a évité de justesse la faillite grâce à une bouée de sauvetage de plus de 20 milliards d’euros versées par la Banque Mondiale, le FMI et l’UE. Suite à l’annonce de cette baisse des taux, le forint hongrois n’a presque pas bougé sur le marché des changes. La monnaie hongroise a connu récemment une légère appréciation après plusieurs mois de stagnation face à l’euro.
Enfin, la Pologne apparait une nouvelle fois comme le bon élève de l’UE puisque la banque centrale polonaise (NBP) a annoncé à l’’occasion de la visite du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, qu’elle n’a plus besoin de crédit modulable de l’organisation international. Le FMI avait prolongé début novembre 2009 de six nouveaux mois ce prêt octroyé au printemps à Varsovie à titre de précaution mais le pays ne s’en est jamais servi.