Hier soir, la monnaie unique européenne a retrouvé un peu de vigueur face au dollar à la faveur de destructions d’emplois inattendues aux Etats-Unis au mois de mars. En effet, alors que les analystes s’attendaient, pour la première fois depuis janvier 2008, à des créations d’emplois au mois de mars, le rapport d’ADP a confirmé plus de 23 000 postes perdus le mois dernier. Ces chiffres ont évidemment déçus les investisseurs et laissent présager de mauvaises statistiques pour le marché de l’emploi vendredi. Sachant que de nombreux opérateurs vont quitter le marché des devises pour les fêtes pascales vendredi et lundi, nombre d’entre eux ont cherché à réévaluer leurs positions afin de se protéger contre une mauvaise surprise vendredi.
Réagissant aux destructions d’emplois outre-Atlantique, le président de la Réserve Fédérale d’Atlanta, Dennis Lockhart, a affirmé hier que les investisseurs doivent s’attendre à ce que le chômage soit durablement installé aux Etats-Unis. Seul un volume très considérable de créations d’emplois serait en mesure de l’abaisser significativement. Cette crise est actuellement la première depuis la Seconde Guerre mondiale où le chômage ne se résorbe pas rapidement en l’espace de quelques semestres. Le dirigeant de la Fed a par ailleurs prévenu que l’institution n’attendra pas nécessairement une baisse du taux de chômage pour relever ses taux. A tort apparemment, de nombreux opérateurs déterminent le niveau de relance monétaire outre-Atlantique en fonction du chômage.
Le sursaut de la monnaie unique européenne fut toutefois de très courte durée puisque l’euro s’est de nouveau inscrit en baisse ce matin sur le marché des devises. L’euro a notamment opéré une chute conséquente face au franc suisse, chute qui n’est pas la première depuis le début de l’année. En fait, la monnaie suisse a battu un nouveau record historique aujourd’hui en franchissant la barre des 1,42 franc suisse pour un euro très tôt ce matin. Depuis le début de l’année, le franc suisse n’a cessé de s’apprécier face à l’euro du fait de son statut de valeur refuge mais surtout en raison de la vitalité de l’économie suisse comparé à celle de la zone euro. En effet, la banque centrale a d’ailleurs récemment revu à la hausse ses prévisions de croissance pour cette année, celles-ci passant d’un peu moins de 1% à plus de 1,5%. Afin de freiner l’appréciation du franc suisse, la BNS a eu recours depuis 2008 à de nombreuses interventions sur le marché des changes qui, au fur à mesure, ont eu des résultats plutôt mitigés. Bien que la nouvelle direction ait affirmé qu’elle ne laissera pas le franc suisse s’apprécier trop massivement, pour l’instant elle semble réticence à investir le marché pour freiner cette hausse. Les cambistes en profitent en tout cas et mettent depuis quelques jours les nerfs de la banque centrale à vif.
Enfin, à l’ouverture des marchés en Océanie, le dollar néo-zélandais a franchi un plus haut depuis près de dix semaines face au yen tandis qu’il regagnait un peu de terrain perdu hier face au dollar australien.
Bons trades et Bonnes fêtes de Pâques !