En ce lundi jour férié, la monnaie unique européenne reprenait un peu de marge sur le billet vert après avoir été victime de prises de bénéfices suite à son rebond de vendredi. La tendance lourde reste toutefois clairement au renforcement du dollar américain face aux autres devises du marché des changes.
Jour férié oblige, le volume des échanges était plutôt faible puisque de nombreux investisseurs ont eu raison de s’absenter pour ce long week-end. En effet, il n’y a pas vraiment de grosses opportunités de gain à faire aujourd’hui, étant donné que le calendrier économique est désespérément vide.
Le seul évènement important de ce lundi est la réunion du conseil des gouverneurs de la Réserve Fédérale qui pourrait aboutir, selon certains cambistes, à un relèvement du taux d’escompte. Un tel mouvement serait alors interprété comme un nouveau pas vers la sortie des mesures exceptionnelles prises par les autorités pour faire face à la crise du crédit.
Par ailleurs, le feuilleton à rebondissement opposant la banque centrale argentine à l’exécutif conduit par le couple Kirchner semble arriver à la fin puisque la justice a finalement donné raison à la présidence de la république qui souhaite, depuis début janvier, avoir recours aux réserves de la banque centrale afin de payer les intérêts de la dette. Dans un premier temps, la justice s’était rangée de l’avis du gouverneur Martin Redrado en déclarant que les deux décrets présidentiels autorisant ce mouvement étaient anticonstitutionnels. En effet, comme dans la plupart des démocraties, l’indépendance de la banque centrale vis-à-vis de l’exécutif est garantie par la Constitution au nom de la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu. Cependant, Cristina Kirchner avait décidé de ne pas baisser les bras et avait entamé une véritable guerre contre le gouverneur de la banque centrale qui a abouti à sa démission contrainte et forcée. Depuis, il a été remplacé par une économiste beaucoup plus accommodante, Mercedes Marco del Pont, qui a toujours milité pour que la banque centrale soit dépendante du gouvernement, une opinion assez iconoclaste dans les milieux économiques.
La Justice est revenue sur son précédent verdict en autorisant maintenant l’exécutif à prélever une partie des réserves monétaires. L’opposition entend, lors d’une séance au Congrès le 7 avril, mettre son veto à cette décision mais il est probable qu’elle n’y parvienne pas car elle part en ordre très dispersé.
Enfin, suite aux critiques de Mojmir Hampl, vice-gouverneur de la banque centrale tchèque, qui avait affirmé que le FMI avait accéléré la crise en Europe Centrale et Orientale, l’institution a répliqué dans une lettre au quotidien Der Standard que ces critiques «sont en décalage avec les faits, tout en défiant à la fois le bon sens et le jugement de la communauté internationale ». Le dirigeant de la banque centrale tchèque avait affirmé en substance que le FMI avait fourni une interprétation erronée de la crise dans «une tentative réfléchie de conduire toute une région en situation de nécessité de sauvetage ».