Sur les marchés financiers et le marché des devises, la réponse aux derniers événements grecs ne s’est pas attendre : l’Euro a poursuivi sa chute face aux principales monnaies de référence et le rendement sur les obligations souveraines grecques est monté de manière significative.
Rappelons que les citoyens grecs continuent de voir d’un mauvais œil les demandes de réformes économiques du FMI, qui incluent des coupes sombres dans les budgets, des licenciements de fonctionnaires, des hausses d’impôts, etc.
La Grèce continue d’essayer de se dérober, mais elle risque de finir en situation de banqueroute, ce qui serait autrement plus difficile pour ses citoyens en fin de compte, puisqu’elle ne pourrait alors plus se financer du tout. Peut-être cependant faut-il en arriver à une telle situation pour convaincre les grecs qu’être responsable n’est pas un tel mal.
De même, la tentative du gouvernement grec de lever 10 milliards de dollars en Asie en émettant des obligations a été un échec. Le quotidien « Wall Street Journal » nous apprend même que le ministre des finances grec avait préparé un voyage en Asie pour contribuer au succès de l’émission obligataire mais s’est vu obligé de le repousser devant le peu d’intérêt des investisseurs et il n’est même pas sûr qu’il le fasse en fin de compte.
Sur les marchés, les estimations sont que la crise de la dette grecque va continuer à accompagner le marché des devises dans l’avenir proche. La Grèce doit rembourser très bientôt des dettes à la hauteur de 27 milliards de dollars et elle va essayer de « recycler la dette » à la hauteur de 21 milliards de dollars. Entre-temps, les chiffres économiques de la Grèce continuent à être inquiétants : même après les coupes sombres dans les budgets et les hausse d’impôts, la dette grecque se situe à 113% de son PNB, bien au-dessus (presque le double!) de la norme autorisée par le traité de Maastricht, qui est de 60%. En argent, cela représente une dette de 300 milliards d’Euros, ce qui représente un paiement de 13 milliards d’Euros par an seulement sur les intérêts, sans même compte le capital lui-même !
Voilà donc l’exemple du prix que finissent par payer les pays mal gérés et il n’y a aucun doute qu’en fin de compte, c’est la population grecque toute entière qui paie cette mauvaise gestion au travers d’un niveau de vie plus bas que ce qu’il devrait et pourrait être.
Aujourd’hui, la monnaie unique européenne s’affaiblit face au dollar de 0.2% pour arriver au niveau de 1.337.
En revanche, d’autres pays sont bien gérés, et cela se ressent sur les marchés des devises. Par exemple, pour prendre une voisine de la Grèce dont nous avions parlé récemment, Israël se porte bien. L’Euro est passé sous le seuil psychologique de 5 shekels pour un Euro, se situant en ce moment aux alentours de 4.9590, alors que le dollar se traite au niveau de 3.70, et poursuit sur sa pente descendante, malgré les efforts de la Banque d’Israël, qui poursuit ses achats de dollars, avec encore hier des achats pour environ 150 millions de dollars.
Evidemment, avec des obligations de court terme se traitant à un taux d’intérêt de 2.32%, on comprend l’intérêt des investisseurs étrangers, ce d’autant plus que le shekel, à l’image de l’économie israélienne toute entière, est stable et depuis maintenant plusieurs années, ne semble dirigé que dans une seule direction: vers le haut.
Néanmoins, une hausse du taux d’intérêt sur le dollar pourrait évidemment remettre en cause cette tendance, mais cela ne semble pas être à l’ordre du jour à court terme.
La Fed a en effet dit hier de nouveau qu’elle ne pensait pas se presser à remonter le taux d’intérêt, qui se situe à son plus bas niveau historique, entre 0% et 0.25%, et ce, malgré les attentes des marchés suite à de bons chiffres du chômage, publiés vendredi dernier. Ceux-ci s’attendaient déjà à une hausse en septembre, mais il semble que cela ne sera pas le cas, la Fed craignant un affaiblissement de la reprise dans les prochains mois.
N’oubliez pas vos stops !