L’actualité économique, politique et financière du début de la semaine est une nouvelle fois dominée par la question grecque. L’Union européenne s’est engagée à sauver la Grèce et l’Allemagne semble s’adoucir, dans l’espoir d’éviter une contagion qui pourrait toucher le Portugal et l’Espagne.
Le sauvetage de la Grèce sera donc financé conjointement par l’Union européenne et le FMI, grâce à un prêt de 11 milliards d’Euros étalé sur une période de trois ans. Le premier paiement sera effectué avant le prochain tour de refinancement obligataire de la Grèce, le 19 mai prochain. Cette mesure de l’UE, la première de son genre en 11 ans de monnaie commune, sera probablement suffisant pour empêcher la Grèce de faire défaut sur sa dette et de lui permettre de faire face à son énorme déficit budgétaire.
Le plan de 110 milliards d’euros est divisé en un bloc de 80 milliards d’euros en provenance de l’UE à un taux d’environ 5% et le reste sera fourni par le FMI.
Il faut préciser que ce plan est a priori anticonstitutionnel et ne jouit pas d’une grande popularité dans différentes parties de l’Europe, à commencer par les Allemands, évidemment. L’Allemagne, la plus grande économie de l’UE, a donc insisté pour accompagner le plan de mesures très lourdes pour la Grèce, mais qui sont inévitables. L’Allemagne prendra le risque financier le plus important, environ 28% des 80 milliards d’Euros, et doit donc s’assurer que l’argent prêté, qui vient du contribuable, sera remboursé.
La Grèce, de son côté, n’est pas très enthousiaste à l’idée d’accepter cette aide, mais la pression continuelle de la hausse des taux d’intérêts ne lui laisse guère le choix. Les échéances de remboursement se rapprochant, la rétrogradation de la note de crédit au niveau de « Junk », d’obligations-poubelles, par Moody’s la semaine dernière, a représenté le coup de grâce et ne laissait plus vraiment de choix au gouvernement d’Athènes, mis devant le danger de faillite.
Le Premier Ministre George Papandreou a annoncé que le non-respect de la dette était une ligne rouge nationale. Son front social intérieur reste agité, les profiteurs en tout genre, essentiellement les bureaucrates, fonctionnaires et autres syndicalistes, refusant d’accepter que l’ère des privilèges démesurés auxquels ils se sont habitués touchait à sa fin, faute d’argent.
La Grèce devra donc prendre des mesures d’austérité majeures pour limiter les déficits publics, qui ont atteint 13.6% du PIB l’année dernière, le deuxième plus important déficit de la zone euro après l’Irlande, pour le ramener vers l’objectif de 3.0% en 2014, en accord avec les objectifs du traité de Maastricht.
La Grèce devra encore couper l’équivalent de 30 milliards d’euros de son budget, soit environ 13% de son budget, pour atteindre cet objectif.
Les mesures incluent des coupes sombres dans les salaries des fonctionnaires, un gel des retraites pendant trois ans et une augmentation de la TVA de 21% à 23%.
Ces mesures ont donc enragé les syndicats, qui ont appelé pour demain à une grève de 48 heures, pour tenter d’empêcher la mise en application de ces mesures.
Les marchés ont ouvert ce matin en baisse significative suite à ces nouvelles et à la forte baisse des marchés américains ce vendredi.
De manière plus importante pour le marché des changes, l’euro a ouvert en baisse et a perdu les gains de la fin de la semaine dernière. La paire EUR/USD se traite en ce moment à 1.3234, soit en baisse de 0.59%.
Les peurs de la contagion sont encore bien là et la prudence règne.
La tendance sur l’euro dans les prochains jours et les prochaines semaines sera dépendante de l’évolution du dossier grec. C’est la raison opour laquelle nous insistons sur cette question.
Continuez donc à suivre l’actualité grecque, c’est pour l’instant la clé de l’euro!
Et, comme d’habitude, n’oubliez pas vos stops!