Les ministres des finances de l’Eurozone se sont mis d’accord sur les détails finaux de l’accord créant l’organisme du nom European Financial Stability Facility (EFSF), capitalisé à hauteur de 440 milliards d’Euros, et dont le but est d’aider les gouvernements européens en difficulté à faire face à leurs dettes.
Dans les faits, il est à craindre que la création de l’EFSF favorisera dans la réalité l’irresponsabilité des gouvernements en leur donnant l’impression qu’en fin de compte, l’Union européenne sera là pour les sauver, ce qu’on appelle en anglais un « moral hazard ».
De son côté, Ben Bernanke a dit que la reprise américaine continuerait et semble être devenue plus consistante, ce qui a envoyé les marchés actions du monde entier à la hausse. Cependant, Bernanke a dit que la reprise ne serait pas très forte.
Au Japon, le nouveau Premier Ministre, Naoto Kan, a nommé officiellement ce matin le nouveau ministre des finances, Yoshiko Noda. Noda, comme Kan, est considéré comme étant un conservateur du point de vue fiscal. Au vu de la dette faramineuse du Japon, qui dépasse les 200%, bien pire que la Grèce, ce n’est pas du luxe.
Les marchés actions asiatiques ont donc bien reçu les déclarations de Bernanke et ont tous fini en hausse, malgré un début de séance négatif, suite aux baisse de Wall Street hier soir.
Ce matin, en revanche, les marchés actions européens sont en baisse, malgré une ouverture en hausse. Les craintes des investisseurs concernant la crise de la dette et la faiblesse de l’économie continuent de peser sur les marchés.
En Scandinavie, le SEK s’est affaibli face à l’EUR alors que le NOK s’est renforcé suite à une légère hausse du prix du brut, qui se traite en ce moment aux alentours de 71.65.
Aujourd’hui, les marchés sont surtout sous l’influence du sentiment du risque et les nouvelles sur le front fiscal, dont nous avons beaucoup parlé, ici sur forex.fr.
Il est clair que la réalité s’impose aux décideurs politiques européens et le resserrement de la ceinture fiscale est en cours.
En Allemagne, les derniers chiffres de la production industrielle ont été très positifs et montrent que l’économie redémarre, probablement aidée par la baisse de l’Euro, qui encourage les exportations, y compris vers l’Asie,
Sur le marché des devises, l’Euro a repris une partie de ses pertes de hier et s’est renforcé un tout petit peu face à l’USD. La paire EUR/USD se traite en ce moment aux alentours de 1.1942. Bien entendu, ce n’est pas significatif et nous ne voyons pour l’instant qu’une pause dans son mouvement de baisse.
De manière générale, et malgré une journée très calme aujourd’hui, le marché reste très nerveux et sous pression.
La pression sur l’Euro n’est pas prête de s’arrêter, comme en témoigne le marché obligataire espagnol. Le spread entre les obligations souveraines espagnoles et les obligations souveraines allemandes d’une maturité de 10 ans, qui sont le benchmarck de la zone, a atteint un nouveau record, ce qui tend à faire penser que le marché envisage sérieusement la possibilité d’une restructuration de la dette, c’est-à-dire que les investisseurs ne recevront pas tout leur argent.
Cette situation pousse donc les gouvernements à prendre des mesures d’austérité, y compris en Allemagne, qui a accepté son propre plan hier.
Tous ces facteurs nous poussent donc à penser que très rapidement, on ira tester le prochain niveau de résistance de 1.1837 sur la paire EUR/USD.
N’oubliez pas vos stops !