L’aversion pour le risque domine toujours le marché des changes, poussant une nouvelle fois à la baisse la monnaie unique européenne.
Vers 8h55 GMT, l’euro a atteint un plus bas historique face au franc suisse en s’échangeant à 1,3786 CHF. En dépit des nombreuses interventions de la Banque Nationale Suisse et des milliards investis afin de limiter l’appréciation de la devise nationale, le franc suisse continue de s’apprécier du fait de l’aversion pour le risque. D’après les analystes du marché des changes, il est probable que la BNS décide d’intervenir aujourd’hui ou demain afin de faire baisser le franc suisse. Une telle décision semble tout à fait probable bien qu’elle n’ait aucun effet réel sur les changes.
En effet, nombreuses sont les banques centrales qui décident d’intervenir sur le forex afin d’influer sur les changes mais de telles interventions s’avèrent inefficaces et contribuent simplement à gaspiller les réserves de change des banques centrales.
A l’image de la BNS, la banque centrale serbe a décidé aujourd’hui d’intervenir une nouvelle fois sur le marché des changes en vendant 83 millions d’euros. Depuis le début de l’année, la banque centrale serbe a vendu à plusieurs reprises des millions d’euros afin de limiter la dégringolade du dinar serbe. En vain…
En effet, le comportement des investisseurs n’est pas influencé par les interventions des banques centrales sur les marchés, ces interventions ayant un effet très éphémère sur les changes.
Du côté des autres monnaies, la tendance était largement à l’affaiblissement de l’euro. Ainsi, le rouble a gagné hier près de 5 kopecks face à la monnaie unique européenne en s’établissant à 37,89 roubles. Dans le même temps, le rouble a aussi gagné du terrain face au dollar, grimpant de près de 9 kopecks.
La paire EUR/CAD se rapproche de plus en plus d’un seuil historique. Les experts du forex s’attendent à ce que la paire évolue dans le très long terme dans un range compris entre 1,24 et 1,7 CAD.
L’euro s’est également affaibli face au shekel qui a gagné près de 0,44% en s’établissant à 4,63 euros pour un shekel, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis octobre 2002. Le shekel s’est également apprécié face au dollar mais de manière plus modérée en gagnant seulement 0,1%.
Le forint hongrois, qui avait perdu près de 4,8% face à l’euro et 7,3% face au franc suisse la semaine dernière, a repris du terrain depuis hier sur le marché des changes alors que des rumeurs de nouvelles hausses des impôts circulent en Hongrie.
Enfin, un économiste du gouvernement chinois, Fan Jianjun, a déclaré au China Economic Times que la banque centrale devrait cesser d’intervenir sur le yuan et laisser la devise chinoise évoluer librement en fonction des lois de l’offre et de la demande. Il est peu probable que cet économiste soit entendu à Pékin puisqu’il défend une opinion très minoritaire parmi les experts qui plaisent dans leur majorité en faveur du maintien de la fluctuation du yuan dans une limite de +/- 0,5% par jour.