Avant de commencer à détailler les différents indicateurs américains qui ont été publiés hier, faisons le point sur la réunion trimestrielle de la Banque Nationale Suisse.
Comme nous l’avions indiqué dans notre édition d’hier, la Banque Nationale Suisse , consciente de l’échec de la politique qu’elle a suivi depuis le début de la crise économique, a décidé de prendre le taureau par les cornes.
En maintenant une politique monétaire accommodante et en multipliant à outrance les interventions sur le marché des changes afin de limiter l’appréciation du franc suisse face à l’euro, la banque centrale suisse a entrainé un surplus de liquidités sur le marché. Officiellement, la banque centrale vise une moyenne de 0,25% mais, selon les derniers chiffres, le taux est monté mercredi à 0,093%, ce qui est signe de l’abondance de francs suisses. Afin de mettre un terme à cette situation, la banque centrale a décidé de cesser de combattre toute appréciation excessive de la monnaie nationale.
Cette annonce s’est immédiatement répercutée sur le marché des changes, provoquant une nette appréciation du franc suisse face à l’euro et au dollar.
La révision en hausse des prévisions de croissance pour 2010 et le fait que le risque de déflation soit désormais totalement écarté devraient considérablement renforcer le franc suisse dans les prochaines semaines face aux principales paires. Son statut de valeur refuge et la bonne santé de l’économie helvétique devraient jouer en faveur de la devise.
Plusieurs indicateurs économiques américains furent publiés hier. Ils ont reçu un accueil plutôt mitigé de la part des marchés financiers. En effet, la publication des prix à la consommation outre-Atlantique au mois de mai ont mis en lumière un net ralentissement de l’inflation puisque l’IPC corrigé des variations saisonnières a affiché un recul de 0,2%, soit la plus forte baisse depuis un an et demi.
Par ailleurs, le département du Commerce a annoncé un creusement du déficit courant au premier trimestre, à 109 milliards de dollars, soit 3% du PIB. De plus, le déficit au quatrième trimestre de l’année dernière fut revu à la baisse, à 100,9 milliards contre 115,6 milliards selon les premières anticipations. Cette nouvelle fut plutôt bien reçue par les investisseurs puisque les analystes de Wall Street tablaient sur le pire, avec un déficit de 120,7 milliards pour le premier trimestre de cette année.
La mauvaise nouvelle est venue du Département du Travail puisque les inscriptions hebdomadaires au chômage ont crû à 472 000 pour la semaine du 12 juin contre 460 000 pour la semaine précédente. Les économistes tablaient plutôt sur une baisse, aux alentours de 450 000 inscriptions. Ces mauvais chiffres soulignent une nouvelle fois que le marché de l’emploi connaît un net décalage par rapport au reste de l’économie qui est plutôt en train de reprendre. Cependant, les déboires sur le marché de l’emploi pourraient inciter les investisseurs à la prudence.
Enfin, voici quelques détails supplémentaires concernant le nouveau rôle de régulateur de la BoE comme nous l’annoncions hier. A partir de 2012, un nouvel organisme de régulation prudentielle devrait entrer en fonction et sera rattaché à la Banque d’Angleterre. Jusqu’à présent, la supervision financière était répartie entre le Trésor, la BoE et la FSA. Suite à cette réforme, la FSA devrait cesser d’exister sous sa forme actuelle.
Au sein de la BoE sera également créé un nouveau Comité de politique financière qui sera sous l’égide du gouverneur de la banque centrale et dont la charge sera de prévenir une éventuelle instabilité économique ou financière.
Pour finir, le dernier point évoqué par le ministre Osborne fut la mise en place d’une taxe sur les banques, sans encore en préciser sa teneur exacte.